Rebondissement politique au Cameroun ! Alors que la Commission nationale de recensement des votes a proclamé Paul Biya vainqueur avec plus de 55 % des suffrages, Issa Tchiroma Bakary sort du silence. Le président du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) affirme, chiffres à l’appui, avoir remporté l’élection avec 54,8 % des voix, contre 31,3 % pour Biya. Une déclaration choc publiée ce mardi sur ses réseaux sociaux. « Le peuple peut désormais fêter sa victoire », écrit-il, promettant une adresse solennelle à la Nation.
Alors, bluff stratégique ou réalité politique ignorée ?
Les chiffres « maison » du FSNC : 18 départements, 80 % de l’électorat
Dans un communiqué qui circule largement sur les réseaux sociaux, Issa Tchiroma Bakary affirme avoir compilé les résultats provenant de 18 départements représentant 80 % du corps électoral national. Selon ses calculs internes, il serait arrivé largement en tête avec 54,8 %, contre 31,3 % pour Paul Biya, et le reste partagé entre d’autres candidats.
« Suite à la compilation des résultats donnés au sortir des urnes et rendus publics par ELECAM le soir du 12 octobre, celui donné vainqueur avec près de 54,8 % contre 31,3 % est S.E. M. Issa Tchiroma Bakary. Le peuple peut désormais fêter sa victoire, car nous avons gagné », a-t-il déclaré.
Dans le même message, le président du FSNC se présente comme l’artisan d’une “transition apaisée”, tendant la main au pouvoir en place tout en dénonçant « la confiscation de la vérité des urnes ».
Entre confiance populaire et tensions sur le terrain
Sur le terrain, la tension reste palpable. À Garoua, Maroua et Ngaoundéré, plusieurs partisans du FSNC se sont spontanément rassemblés après la publication du message.
Certains arborent des banderoles « Le peuple a choisi Tchiroma », d’autres crient à la manipulation des résultats.
Le leader du FSNC a également eu un mot pour la jeune Zouhaira, tuée lors des échauffourées post-électorales.
« Que madame Zouhaira repose en paix. Mes condoléances à sa famille. Quand on s’accroche au pouvoir au prix des vies humaines, ça ne finit jamais bien… », a-t-il écrit.
Cette sortie, qui intervient à seulement quelques jours de la proclamation officielle du Conseil constitutionnel, ajoute une nouvelle dose de suspense à une élection déjà explosive.
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Une stratégie de communication bien calculée ?
Pour plusieurs observateurs, cette démarche de Tchiroma vise à préparer l’opinion à un éventuel bras de fer politique.
« En diffusant ses propres chiffres, il cherche à crédibiliser son discours et à mobiliser sa base avant la proclamation finale », analyse un politologue joint à Yaoundé.
D’autres y voient un acte de défiance vis-à-vis d’ELECAM, dont les résultats sont contestés par plusieurs formations.
La question de la transparence électorale revient une fois de plus au cœur du débat.
Et maintenant ?
Le Conseil constitutionnel doit proclamer les résultats définitifs au plus tard le 26 octobre 2025.
En attendant, les partisans de Tchiroma se préparent à « défendre leur victoire populaire ».
Le Cameroun, suspendu entre espoir et tension, se demande désormais :
👉 la vérité des urnes finira-t-elle par éclater au grand jour ?



