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Cameroun – Garoua : interdiction des motos la nuit


Dans un contexte post-électoral tendu, le préfet de la Bénoué a pris une mesure exceptionnelle : l’interdiction de circuler à moto entre 20h et 5h du matin, à compter du 21 octobre 2025.
Cette décision, appliquée dans la ville de Garoua, intervient après plusieurs manifestations de partisans d’Issa Tchiroma Bakary, contestant les résultats de la présidentielle du 12 octobre.

« C’est une mesure de précaution, pas de répression », affirme un cadre administratif local.
Mais sur le terrain, la population s’interroge : simple prévention… ou signal d’un durcissement sécuritaire dans le Nord du Cameroun ?

🚫 Interdiction totale des motos la nuit à Garoua

L’arrêté préfectoral, signé par le préfet de la Bénoué, stipule clairement :

« La circulation des motocycles est formellement interdite entre 20 heures et 5 heures du matin, jusqu’à nouvel ordre. »

Cette mesure concerne l’ensemble des arrondissements de Garoua I, II et III, et son application sera assurée par :

  • les Sous-préfets des trois circonscriptions,
  • le Commissaire central de Garoua,
  • et le Commandant du Groupement territorial de gendarmerie.

Tout contrevenant s’expose à des sanctions prévues par la loi, a précisé le communiqué.
Officiellement, la décision vise à prévenir les troubles nocturnes et à sécuriser les zones sensibles après la présidentielle.

🔥 Contexte explosif : contestation et arrestations

Depuis la proclamation partielle des résultats plaçant Paul Biya en tête avec 53,66 %, la tension est palpable dans Garoua, fief d’Issa Tchiroma Bakary (FSNC).
Des manifestations sporadiques ont éclaté dans plusieurs quartiers comme Roumdé Adjia et Plateau, où des jeunes scandent : « C’est Tchiroma notre président ! »

Le MINAT (Ministère de l’Administration territoriale) a confirmé l’arrestation de 20 manifestants, accusés d’incitation à l’insurrection.
Ils devraient être déférés devant les tribunaux militaires dans les prochains jours.

« Nous voulons la paix, mais pas la peur », confie un habitant de Garoua rencontré sur place.
Certains commerçants dénoncent déjà des contrôles abusifs et des intimidations nocturnes.

🕊️ Mesure de sécurité ou restriction de liberté ?

Cette interdiction relance un vieux débat : celui de l’équilibre entre sécurité publique et libertés individuelles.
Dans le Nord du Cameroun, où la moto reste le principal moyen de transport, cette mesure a un impact économique direct sur les jeunes et les mototaximen.

« Ce n’est pas du jeu. On vit de ça ! », lance un conducteur à Garoua II.
Plusieurs associations locales demandent une levée progressive de la restriction, arguant que la mesure « pénalise les innocents pour faute de quelques-uns ».

Mais du côté des autorités, la fermeté reste de mise : « Tant que la situation reste fragile, nous maintiendrons les dispositions en vigueur », confie un officier de sécurité.

🔍 Vers un retour au calme ?

Pour l’heure, aucun incident majeur n’a été signalé depuis la mise en application de l’arrêté.
Mais la ville de Garoua vit sous tension, entre attente du verdict du Conseil constitutionnel et crainte d’une escalade.
Les habitants espèrent une désescalade rapide afin de reprendre une vie normale, surtout dans un contexte économique déjà difficile.

La question qui demeure : jusqu’à quand durera cette interdiction nocturne, et à quel prix pour les habitants de la capitale du Nord ?



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