À peine les résultats provisoires publiés, le feu couve déjà dans l’opposition camerounaise. Me Richard Tamfu, avocat et proche du PCRN de Cabral Libii, s’en est pris violemment à Issa Tchiroma Bakary, qu’il accuse de jouer un double jeu après s’être autoproclamé vainqueur de la présidentielle du 12 octobre 2025.
« Ni MK, ni ITB n’ont jamais été pour le vrai changement dans ce pays », écrit-il dans un message devenu viral.
Cette sortie illustre une fois de plus la fracture profonde au sein de l’opposition, à un moment où le pays attend encore la proclamation officielle des résultats par le Conseil constitutionnel.
⚡ Me Richard Tamfu : “Tchiroma n’a jamais voulu le changement”
Dans un ton cinglant, Me Richard Tamfu, soutien affiché du PCRN, a mis en doute la sincérité du président du Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC).
« Leurs rôles, c’est de casser la dynamique jeune. Si Tchiroma est sérieux, je le mets au défi de dérouler son plan B pour revendiquer sa victoire », a-t-il déclaré.
Le juriste estime que ni Maurice Kamto ni Issa Tchiroma Bakary ne représentent une réelle alternative pour la jeunesse camerounaise.
Selon lui, ces figures de l’opposition font partie d’un « système ancien » incapable d’incarner le renouveau.
Cette sortie intervient quelques jours après que la Commission nationale de recensement des votes a crédité Paul Biya de 53,66 % des suffrages, contre 35,19 % pour Tchiroma Bakary et 3,41 % pour Cabral Libii.
🔥 L’opposition en ordre dispersé
Alors que certains partis envisagent encore de déposer des recours, d’autres choisissent la rue ou la communication médiatique.
Le FSNC, de son côté, a choisi de revendiquer la victoire en dehors des voies légales, une stratégie que Tamfu juge suicidaire.
« On ne peut pas parler de changement en reproduisant les mêmes schémas d’improvisation », commente un militant du PCRN à Douala.
Cette division n’est pas nouvelle, mais elle s’accentue après chaque scrutin. L’absence de front commun face au pouvoir du RDPC laisse penser que le parti au pouvoir bénéficiera encore d’une opposition atomisée et imprévisible.
🧩 Enjeux politiques et fracture générationnelle
La polémique révèle aussi une fracture générationnelle dans l’opposition.
Tandis que les jeunes militants aspirent à un changement de paradigme, certains leaders historiques, comme Tchiroma, peinent à incarner cette nouvelle dynamique.
« Le pays a besoin de nouveaux visages et d’un discours crédible. Pas d’alliances d’opportunisme », confie un enseignant en science politique à l’Université de Yaoundé II.
À mesure que la tension monte avant la décision du Conseil constitutionnel, cette rivalité interne risque d’affaiblir encore davantage les forces d’alternance.
Le message de Me Richard Tamfu résonne comme un avertissement : sans unité ni stratégie claire, l’opposition camerounaise risque de rester spectatrice de son propre échec.
Et si, au fond, le vrai combat ne se jouait plus dans les urnes, mais dans la capacité des acteurs politiques à se réinventer ?



