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Cameroun – Présidentielle : Meka salue “l’exploit” de Tchiroma


Les chiffres officiels de la présidentielle du 12 octobre 2025 sont tombés : Paul Biya l’emporte avec 53,66 % des suffrages, selon la Commission nationale de recensement des votes.
Mais au sein du RDPC, certains saluent paradoxalement… la performance d’Issa Tchiroma Bakary.
Le communicant André Luther Meka parle d’un « exploit politique » pour un homme passé de ministre à candidat sans véritable préparation.

« Obtenir 35 % des voix après seulement trois mois de campagne, c’est inédit », écrit-il sur ses canaux.
Alors, simple ironie ou vrai constat sur l’évolution du paysage politique camerounais ?

🗳️ Les résultats officiels : Paul Biya reste maître du jeu

Les travaux de la Commission nationale de recensement général des votes, marquant la fin du processus de compilation, ont confirmé la victoire du président sortant.
Les résultats provisoires sont les suivants :

  • Paul Biya (RDPC) : 53,66 %
  • Issa Tchiroma Bakary (FSNC) : 35,19 %
  • Cabral Libii (PCRN) : 3,41 %
  • Bello Bouba Maïgari (UNDP) : 2,45 %

Ces chiffres traduisent une victoire nette et incontestable du RDPC, observée sur tout le territoire et dans la diaspora.
Pour André Luther Meka, cette réélection n’a rien de surprenant. Mais il reconnaît que le score du FSNC témoigne d’un « phénomène politique nouveau » à ne pas ignorer.

🎙️ Meka : « 35 % pour un candidat sans projet, c’est un exploit »

Dans un message partagé sur les réseaux sociaux, le communicant du RDPC a salué, non sans ironie, la percée d’Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre de la Communication devenu candidat.

« Je suis amusé quand les tchiromanciens claironnent qu’ils ont gagné. Avec 35 %, c’est un score inédit pour un homme qui, il y a trois mois, était encore membre du gouvernement, sans structure, ni projet de société clair », écrit Meka.

Lui rappelle que le Cameroun reste un territoire électoral verrouillé, dominé par les bastions du RDPC :

« Il existe des zones de monopole politique, voire de duopole entre le RDPC et ses alliés. Les seuls lieux de vraie concurrence restent Douala, Yaoundé ou le fief natal du candidat. »

Dans ce contexte, obtenir plus d’un tiers de l’électorat relève, selon lui, d’un exploit “instinctif”, plus porté par le rejet ou la curiosité que par l’adhésion idéologique.

🔍 Une leçon politique pour l’après-élection

Le ton de Meka se veut à la fois lucide et moqueur :

« La classe politique doit tirer les leçons de ce vote émotionnel et versatile. »
Selon lui, le FSNC aurait bénéficié d’un transfert partiel de l’électorat du MRC-BAS, traditionnellement hostile au régime.
Mais cette fusion implicite ne suffirait pas à inquiéter le pouvoir : le RDPC conserve ses “sanctuaires électoraux” – ces localités où Paul Biya reste un symbole quasi indétrônable.

Dans les coulisses du parti au pouvoir, on évoque déjà un “nouveau visage de l’opposition” incarné par Tchiroma, mais sans véritable base programmatique.
Le message est clair : le RDPC garde la main, mais prend note des mutations électorales.

🕊️ Leçon d’humilité politique ou provocation calculée ?

La sortie d’André Luther Meka a fait réagir jusque dans les cercles universitaires : certains y voient une provocation politique habile, d’autres une analyse froide d’un système bien huilé.
Quoi qu’il en soit, son propos souligne une réalité : le Cameroun reste une scène électorale à la fois prévisible et surprenante.

Et maintenant ?
La vraie question est de savoir si l’opposition saura transformer cet “exploit” en véritable alternative politique… ou si tout cela ne restera qu’un feu de paille post-électoral.



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