(Investir au Cameroun) – Les importations de poissons congelés au Cameroun ont enregistré une baisse significative en 2024, selon les données de l’Institut national de la statistique (INS). Le pays a importé 207 092 tonnes, contre 234 573 tonnes en 2023, soit une contraction d’environ 11,7 % en volume. En valeur, les importations ont également reculé, passant de 182 milliards FCFA à 167,3 milliards FCFA, soit une baisse de 8,3 %.
Le marché national demeure largement dépendant des importations pour satisfaire la demande. Les principales espèces concernées sont les maquereaux, sardines, bars, capitaines, thons, tilapias et poissons-chats. Entre 2015 et 2018, le maquereau représentait à lui seul 48,7 % des volumes importés (257 411 tonnes), suivi des autres poissons divers avec 36,4 % (192 241 tonnes) sur un total de 527 768 tonnes importées, selon les statistiques sectorielles officielles.
Principaux chiffres des importations de poissons congelés (2023-2024)
Année
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Volumeimporté (tonnes)
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Valeur (milliards FCFA)
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Variation volume
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Variation valeur
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2023
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234 573
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182,0
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—
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—
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2024
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207 092
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167,3
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-11,7 %
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-8,3 %
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Les principaux pays fournisseurs restent la Mauritanie, le Sénégal, l’Argentine, la Chine, le Vietnam, le Maroc et le Brésil, selon le Plan intégré d’import-substitution du secteur agropastoral et halieutique (Piisah 2024-2027). Parmi les opérateurs économiques, Congelcam conserve une position dominante avec près de 80 % des volumes importés, loin devant Cameroun Frais, Ets Zumi, Green Sea, Lehas, Queen Fish et SCIMEX, qui se partagent les 20 % restants.
Ce recours massif aux importations traduit un déficit structurel entre l’offre locale et la demande, estimée à environ 500 000 tonnes par an. Pour y remédier, le gouvernement prévoit de renforcer la production nationale. Selon le Document de programmation économique et budgétaire 2025-2027 du ministère des Finances, la production halieutique devrait passer de 225 000 tonnes en 2024 à 600 000 tonnes en 2027, soit une augmentation de 166,7 % en quatre ans.
Pour atteindre cet objectif ambitieux, les autorités comptent investir dans la construction et la réhabilitation des infrastructures de pêche, tout en déployant le Plan intégré d’import-substitution agropastoral et halieutique. Ce programme vise à réduire progressivement la dépendance aux importations tout en renforçant la sécurité alimentaire du pays et en soutenant l’économie locale du secteur halieutique.
Amina Malloum