À une semaine de la présidentielle du 12 octobre 2025, les chefs traditionnels de Lebialem, dans la région du Sud-Ouest, s’engagent à garantir un scrutin calme et exemplaire.
Réunis autour du ministre Paul Tasong, les gardiens des traditions ont juré de faire du département « une terre de paix et de stabilité ».
« Nous ne voulons plus de divisions, mais de progrès pour nos enfants », a confié un notable de Fontem. Mais cet engagement collectif suffira-t-il à apaiser une région encore marquée par les séquelles de la crise anglophone ?
Un pacte d’unité pour la paix et le développement
C’est dans une atmosphère empreinte de dignité et de solidarité que s’est tenue la conférence extraordinaire des Fons de Lebialem.
Sous la présidence du Fon Lekelefac Aloysius Fotabong de Lewoh, les chefs traditionnels ont pris un engagement solennel : garantir la tenue d’élections pacifiques et transparentes.
« Nous voulons que le monde voie le Sud-Ouest comme une région modèle », a déclaré un chef présent à Menji.
Aux côtés du Ministre délégué à l’Économie et au Développement régional, Paul Tasong, originaire de la division, les Fons ont également discuté de projets économiques cruciaux :
- Réhabilitation des routes rurales,
- Soutien aux activités agricoles,
- Relance des écoles fermées depuis le début de la crise,
- Et réintégration des jeunes dans la vie communautaire.
« L’école doit revivre, car l’avenir de nos enfants ne peut pas rester suspendu », a martelé un des Fons, sous un tonnerre d’applaudissements.
Lebialem veut tourner la page des divisions
Pendant la rencontre, les autorités traditionnelles ont salué la reprise progressive des activités économiques et les efforts du gouvernement pour restaurer la normalité dans les régions anglophones.
Elles ont exprimé leur reconnaissance pour les projets du Plan présidentiel de reconstruction du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, dont les financements atteignent plus d’un milliard de FCFA pour Lebialem.
Le ministre Tasong a quant à lui réaffirmé que ces efforts s’inscrivent dans la vision du président Paul Biya :
« Le retour à la paix passe par la reconstruction, l’éducation et la dignité retrouvée des populations locales. »
Les chefs ont alors renouvelé leur fidélité au chef de l’État, tout en appelant leurs populations à participer massivement au scrutin et à « bannir toute provocation ».
Un symbole fort pour la présidentielle de 2025
À quelques jours du vote, le message des Fons de Lebialem résonne comme un appel à la réconciliation nationale.
Leur engagement à protéger la paix est perçu comme un geste hautement symbolique, dans une région longtemps fragilisée par les tensions politiques et sociales.
Des observateurs locaux saluent une démarche « exemplaire et responsable ».
« Ce n’est pas du jeu ! Voir les chefs du Sud-Ouest parler d’une seule voix, c’est un signe d’espoir », confie un enseignant de Menji.
À Lebialem, l’heure est à la reconstruction et à la réconciliation.
Les chefs traditionnels, porteurs de la mémoire collective, ont choisi le dialogue et la stabilité.
Mais la grande question demeure : le message de paix des Fons sera-t-il entendu jusque dans les urnes le 12 octobre ?