C’est une bouffée d’espoir pour les usagers du grand corridor nord ! Après des années d’attente, les entreprises chargées de la réhabilitation de la route Ngaoundéré-Garoua (242 km) sont enfin à pied d’œuvre.
Une mission du ministère des Travaux publics s’est rendue sur le terrain les 3 et 4 octobre 2025 pour lancer les premières installations techniques.
« Les engins sont là, les équipes sont prêtes », a confié un technicien du chantier. Mais cette fois-ci, les promesses tiendront-elles jusqu’à la fin des travaux ?
Les premiers travaux déjà engagés
Sous l’impulsion du ministre Emmanuel Nganou Djoumessi, les équipes du Ministère des Travaux publics (Mintp) ont effectué une descente sur les tronçons de Ngaoundéré et Garoua pour encadrer la mise en place des bases vie.
Ces visites avaient pour but de faciliter le déploiement des entreprises adjudicataires et de dresser la liste des besoins logistiques et techniques indispensables au démarrage effectif du chantier.
« Nous voulons éviter les lenteurs habituelles et garantir une exécution rapide », a expliqué un cadre du DG des Travaux d’Infrastructures (DGTI).
Les techniciens ont également procédé à l’identification des carrières, à la pose des plaques de chantier et à la préparation des levées topographiques.
Des géants du BTP à la manœuvre
Le projet, évalué à 182 milliards de FCFA, a été découpé en plusieurs lots confiés à de grandes firmes internationales :
- CGCOC Group : 50 km du tronçon Ngaoundéré-Carrefour Malang, pour un montant de 46 milliards de FCFA ;
- China First Highway Engineering (CFHEC) : 77 km entre Kéroua et Pont de Salah, pour 46 milliards de FCFA également ;
- China International Water Electric Corp (CWE) : 56 km sur la section Pont de Salah – Ouro André, à 31 milliards de FCFA ;
- China Harbour Engineering Company Ltd (CHEC) : 39 km entre Kéroua et la falaise, pour 34 milliards de FCFA.
Ce corridor stratégique du Nord relie le Cameroun au Tchad et au Nigeria, d’où son importance capitale pour les échanges économiques sous-régionaux.
Un enjeu vital pour l’économie du Nord
La route Ngaoundéré-Garoua constitue un maillon essentiel du corridor Douala-N’Djamena, principal axe d’approvisionnement du Tchad et de la République centrafricaine.
Les populations locales espèrent que cette réhabilitation permettra de réduire les coûts du transport des marchandises et d’améliorer la sécurité routière sur une voie souvent dégradée et dangereuse.
« Nous vivons un calvaire à chaque saison des pluies. Si cette route est refaite, ce sera une bénédiction », a confié un chauffeur de camion rencontré à Mbe.
Les autorités locales, elles, misent sur une relance durable des échanges commerciaux et une meilleure fluidité du trafic entre le Grand Nord et le reste du pays.
Conclusion
Entre espoir et impatience, les populations du Nord scrutent chaque avancée de ce chantier stratégique.
Le gouvernement promet un suivi rigoureux et des livraisons dans les délais.
Mais la vraie question reste entière : cette fois, la route Ngaoundéré-Garoua verra-t-elle enfin le bout du tunnel ?