Le MANIDEM appelle les Camerounais à « prendre leur destin en main » ce 25 août, évoquant un « réveil » et une « libération » pour l’élection du 12 octobre. Après la disqualification de Maurice Kamto, le mouvement durcit le ton avec des mots d’une gravité sans précédent. L’appel à la mobilisation ressemble à bien plus qu’une simple campagne électorale – les observateurs y voient un tournant radical.
« Libération » et « sursaut »: Le MANIDEM change de stratégie
Les mots choisis ne trompent personne. «Il ne s’agira pas seulement d’un scrutin. Il s’agira d’un réveil. D’un sursaut. D’une libération», déclare le mouvement avec une solennité inhabituelle.
Le MANIDEM ne parle plus d’élection classique. Ils évoquent désormais un « système organisé pour confisquer la souveraineté populaire » qu’il faut absolument « retirer du pouvoir ». C’est du jamais vu dans le discours politique camerounais récent.
«Quand viendra l’heure de la proclamation de résultats biaisés, le peuple camerounais devra faire un choix clair», prévient le communiqué. Le mouvement anticipe déjà une contestation des résultats. La tension monte d’un cran.
Le 12 octobre: Plus qu’une élection, un « dernier mot » du peuple
L’exclusion de Maurice Kamto semble avoir radicalisé le discours du MANIDEM. Ils parlent maintenant de « 45 années sans alternance » et d’un régime qui « n’a plus rien à offrir que la continuité du désespoir ».
«Nous refusons de céder au découragement», martèle le mouvement, mais surtout, ils appellent le peuple à « s’unir, s’organiser, et prendre son destin en main ». Des formulations qui laissent peu de place à l’ambiguïté sur leurs intentions.
Le MANIDEM insiste: «rien n’est jamais terminé tant que le peuple n’a pas dit son dernier mot». Cette phrase résonne comme un avertissement à peine voilé aux autorités. Le mouvement prépare manifestement ses troupes à aller au-delà du simple vote.
La référence aux « hautes instructions » et à une « figure absente, usée » vise directement le sommet de l’État. Le ton est celui d’un mouvement qui ne compte plus sur les urnes seules pour obtenir le changement.
«Le MANIDEM dit toujours ce qu’il fait, et fait toujours ce qu’il dit», conclut le communiqué de manière énigmatique mais lourde de sens.
Cette escalade verbale annonce-t-elle des troubles majeurs pour le 12 octobre?