92 ans et toujours éligible ! Le Conseil constitutionnel vient de rejeter ce vendredi la requête d’Akere Muna contestant la candidature de Paul Biya pour la présidentielle 2025. Une décision qui fait déjà couler beaucoup d’encre dans les milieux politiques yaoundéens, relançant le débat sur la limitation des mandats présidentiels au Cameroun.
Le Conseil constitutionnel tranche en faveur de Biya
« Non justifiée dans le fond. » C’est par ces mots que Clément Atangana, président du Conseil constitutionnel, a balayé les arguments d’Akere Muna. Le candidat du parti Univers, épaulé par Maître Michèle Ndoki, espérait faire invalider la candidature du président sortant.
Dans les couloirs du Palais de justice, l’ambiance était électrique. « On s’y attendait un peu, mais on garde espoir que les choses changent », confie un sympathisant d’Univers, visiblement déçu mais pas surpris.
Face aux avocats aguerris du RDPC, la défense d’Akere Muna a plaidé pendant près de deux heures. Les arguments juridiques portaient notamment sur la question de l’âge et la durée cumulée des mandats – des points sensibles dans le débat politique camerounais.
Une décision qui divise la classe politique
Cette décision du 22 août 2025 intervient dans un contexte politique tendu. Avec ses 42 ans au pouvoir, Paul Biya reste une figure incontournable mais controversée de la scène politique nationale.
« Le droit constitutionnel camerounais est clair sur les conditions d’éligibilité », affirme Me Jean-Baptiste Nkou, constitutionnaliste camerounais. « Tant que les critères légaux sont respectés, le Conseil ne peut que valider. »
Pourtant, dans les quartiers de Yaoundé, les avis sont partagés. Au marché Mokolo, les discussions vont bon train. C’est que la question de l’alternance politique reste au cœur des préoccupations.
Le RDPC, de son côté, salue une décision « conforme au droit ». Les partisans du président sortant y voient la confirmation que leur champion peut briguer un nouveau mandat en toute légalité.
Pour Akere Muna et ses supporters, c’est une bataille perdue mais pas forcément la guerre. Le candidat d’Univers devra maintenant concentrer ses efforts sur la campagne électorale proprement dite.
Cette présidentielle 2025 s’annonce-t-elle comme un simple plébiscite ou verra-t-on émerger une vraie alternative ?