De 20.000 à 62.000 FCFA le sac ! Le prix de l’oignon au Cameroun a littéralement explosé au marché Mvogt-Mbi, laissant ménagères et restaurateurs dans le désarroi total. Cette flambée historique transforme ce condiment essentiel en produit de luxe pour les familles camerounaises. Comment en est-on arrivé là ?
Prix oignon : la saison sèche fait pleurer les ménages
Samedi matin, 11h30 au marché Mvogt-Mbi de Yaoundé. L’ambiance est tendue devant les étalages d’oignons. « Au village, le sac est à 20.000F mais avec le transport et les tracasseries, le prix double, voire triple une fois ici », explique Clémentine, vendeuse depuis quinze ans au marché.
Les chiffres donnent le vertige. Un sac de 100 kg d’oignons de Garoua était vendu à 38.000 FCFA en août 2024. Aujourd’hui ? 62.000 FCFA ! Une hausse de 210% qui fait mal au portefeuille des Camerounais.
Entre saison sèche et coût du transport, vendeurs et clients s’adaptent tant bien que mal. « Moi je n’achète plus qu’un kilo maintenant. Avant, c’était cinq kilos d’un coup », confie une ménagère, visiblement agacée.
Transport et spéculation : le cocktail explosif du marché
Le problème dépasse la simple question climatique. Les bayam-sellam pointent du doigt les multiples barrages routiers entre le Nord et Yaoundé. « À chaque poste de contrôle, c’est l’argent qui sort. On n’a pas le choix, on répercute sur le client final », témoigne Ibrahim, grossiste venu de Garoua.
Cette situation révèle les failles profondes du système agricole camerounais. Entre agriculture locale défaillante et logistique centralisée inefficace, l’oignon devient le baromètre d’une économie en souffrance.
Face à ces prix prohibitifs, les restaurateurs tirent la sonnette d’alarme. « Cela n’arrange personne. Avant le mois de décembre, les prix vont peut-être baisser un peu, mais ça reste trop cher pour nous », s’inquiète Jeanne, qui tient un petit tournedos dans le quartier.
À Mvogt-Mbi, chacun fait comme il peut. Les plus aisés continuent d’acheter, les autres se rabattent sur des alternatives ou réduisent drastiquement leur consommation. L’oignon, jadis accessible à tous, devient peu à peu un produit de luxe sur les tables camerounaises.
Combien êtes-vous prêts à payer pour vos oignons cette semaine ?
