
Un adolescent de 17 ans a ingéré une substance toxique à Melen (Yaoundé) le 15 août 2025, après avoir perdu 50 000 FCFA de frais de scolarité dans des paris. Une altercation avec sa mère – qui aurait lancé : « S’il meurt, je l’enterrera » – aurait précipité l’acte tragique. Ce drame révèle l’urgence de combattre l’addiction aux jeux de hasard, fléau grandissant chez les jeunes Camerounais.
Melen en deuil : argent scolaire et spirale infernale
La somme perdue équivaut à deux mois de salaire pour nombre de familles. « C’est la misère qui pousse nos enfants à chercher l’argent facile », confie un enseignant, sous anonymat. À Melen, dix kiosques de paris cernent les écoles dans un rayon de 500 mètres.
Addiction jeux hasard : Un poison sous-estimé
Selon des études internationales, les adolescents ont un risque de dépendance 2 à 4 fois supérieur à celui des adultes. Au Cameroun, 3 lycéens sur 10* reconnaissent miser occasionnellement. Le Dr André Fotso, psychologue à Yaoundé, alerte : « Le cerveau adolescent confond hasard et compétence. Une perte déclenche honte et impulsivité… souvent mortelles » .
École et précarité : le cocktail explosif
L’Institut africain d’informatique (IAI) exige 80 000 FCFA de « préinscription » sous peine de radiation, s’ajoutant à des pensions atteignant 400 000 FCFA. « L’école ne doit pas être un outil d’appauvrissement », tonne un parent. Face à cette pression, les paris sportifs – sponsorisés par des célébrités – deviennent une illusion de recours.
Actions gouvernementales : entre taxation et impuissance
Si le Ghana taxe les gains à 10% pour dissuader les jeunes, le Cameroun reste sans stratégie claire. Pourtant, la Banque mondiale souligne que *57% de la main-d’œuvre camerounaise* a moins de 35 ans et que le chômage juvénile aggrave le phénomène