La France assume une responsabilité au Cameroun pour la première fois de son histoire avec la déclaration officielle d’Emmanuel Macron dans sa lettre à Paul Biya du 30 juillet 2025. Cette reconnaissance historique marque un tournant diplomatique majeur après plus de 60 ans de silence officiel sur les violences de la décolonisation. Le président français endosse explicitement « le rôle et la responsabilité de la France » dans les événements sanglants de 1945-1971. Un aveu présidentiel qui révolutionne les relations franco-camerounaises et ouvre la voie à une réconciliation mémorielle inédite.
Aveu présidentiel : responsabilité française officiellement reconnue
Cette décision où la France assume une responsabilité au Cameroun s’appuie sur les conclusions irréfutables de la commission mixte franco-camerounaise. « Il me revient d’assumer aujourd’hui le rôle et la responsabilité de la France dans ces événements », déclare solennellement Emmanuel Macron dans sa correspondance officielle.
Cette reconnaissance dépasse largement la période coloniale traditionnelle. « La guerre s’est poursuivie au-delà de 1960 avec l’appui de la France aux actions menées par les autorités camerounaises indépendantes », précise le chef de l’État français.
Les « violences répressives de nature multiple » exercées par « les autorités coloniales et l’armée française » sont désormais officiellement admises. Cette transparence diplomatique rompt avec des décennies de déni institutionnel français.
Le bilan humain établi par les historiens justifie cette prise de responsabilité. « 7 500 combattants tués entre 1956 et 1962 » selon les chiffres officiels, potentiellement « plusieurs dizaines de milliers » en réalité.
Politique mémorielle : réconciliation franco-camerounaise amorcée
Cette démarche où la France assume une responsabilité au Cameroun s’inscrit dans la politique mémorielle africaine de Macron. Après le Rwanda et l’Algérie, le Cameroun constitue le troisième dossier sensible traité par l’Élysée.
« Renforcer la relation étroite qui unit la France et le Cameroun, avec ses liens humains entre nos sociétés civiles et nos jeunesses » constitue l’objectif affiché de cette reconnaissance. Cette approche vise une réconciliation durable entre les deux nations.
Mathieu Njassep, président de l’Association des vétérans camerounais, salue cette avancée tout en réclamant des réparations concrètes. « La France a détruit des villages, des routes, tant de choses… Il y a beaucoup de choses qu’elle doit faire », revendique-t-il.
La chercheuse Karine Ramondy qualifie cette démarche de « réparation symbolique très forte ». Cette reconnaissance ouvre potentiellement la voie à des réparations politiques ou financières non encore abordées officiellement.
Cette initiative où la France assume une responsabilité au Cameroun intervient stratégiquement avant la présidentielle camerounaise du 12 octobre. Paul Biya, candidat à 92 ans pour un huitième mandat, bénéficie de ce geste diplomatique français.
Cette reconnaissance de responsabilité suffira-t-elle à cicatriser les blessures historiques entre les deux pays ?