Tet’Ekombo 2025 commémore ce 8 août à Douala les 111 années de résistance héroïque de Rudolf Douala Manga Bell et Adolf Ngosso Din. Les cérémonies d’hommage et rites traditionnels sur le site historique de pendaison constituent le clou de cette commémoration exceptionnelle. Cette édition organisée sous le label « Devoir de mémoire » révèle l’ampleur de l’injustice coloniale allemande subie par ces figures emblématiques. Une reconnaissance tardive mais nécessaire de ces héros camerounais martyrisés pour leur peuple.
Rites traditionnels : site pendaison transformé en mémorial
Les autorités traditionnelles de la Sawa ont mené les Tet’Ekombo 2025 avec une solennité particulière ce matin. « Après les rites menés par des initiés sur le site de pendaison, les autorités administratives ont déposé deux gerbes de fleurs », témoigne un participant ému aux larmes.
Samuel Dieudonne Ivaha Diboua, préfet du Littoral, accompagnait Ivaha Diboua et Samuel Ebaugh lors de cette cérémonie symbolique. Le chef supérieur du canton Bell, S.M Jean-Yves Eboumbou Douala Manga Bell, présidait les rites ancestraux.
Ces cérémonies respectent scrupuleusement les traditions Sawa pour honorer la mémoire des ancêtres. « Les autorités traditionnelles et l’ambassadeur d’Allemagne se sont recueillis », souligne un témoin de cette réconciliation historique.
Le site de Bonajo garde désormais la mémoire vivante de ces héros. Cette transformation symbolique du lieu de supplice en espace mémoriel marque une étape cruciale dans la reconnaissance officielle.
Réhabilitation historique : processus devoir de mémoire
Tet’Ekombo 2025 s’inscrit dans un processus plus large de réhabilitation des héros camerounais. « Le chef du canton Bell a salué les efforts consacrés jusqu’ici par l’Allemagne dans le sens du rétablissement de la dignité », précise le rapport officiel.
Cette reconnaissance intervient entre 1884 et 1916 pendant la période coloniale allemande. Rudolf Douala Manga Bell et Adolf Ngosso Din ont payé de leur vie leur résistance à l’expropriation coloniale.
« Nous n’oublierons jamais leur courage », affirme solennellement l’ambassadeur d’Allemagne présent à la cérémonie. Cette déclaration officielle témoigne d’une reconnaissance diplomatique inédite.
Le processus de réhabilitation englobe également la reconstitution du patrimoine commun spolié. Cette dimension patrimoniale dépasse la simple commémoration pour embrasser une réconciliation durable.
Les Tet’Ekombo 2025 marquent donc un tournant dans les relations germano-camerounaises. Cette mémoire partagée ouvre la voie à une coopération apaisée entre les deux nations.
Cette commémoration renforcera-t-elle durablement la conscience patriotique des jeunes générations camerounaises ?
