À seulement 68 jours du scrutin présidentiel, le Cameroun retient son souffle. Ce lundi 4 août, l’opposant Maurice Kamto a plaidé pendant plus de quatre heures devant le Conseil constitutionnel pour sauver sa candidature. En cause : un double recours inattendu, fusionné par décision du Conseil, qui oppose Kamto à un ancien membre du Manidem, Dieudonné Yebga. Une décision capitale est attendue ce mardi 5 août à 15h. Sera-t-il sur la ligne de départ ? Révélations exclusives dans cet article.
Conseil constitutionnel : tensions, rebondissements et accusations graves
Dès l’ouverture de l’audience, le ton est monté entre les deux parties. Kamto et ses avocats ont contesté la jonction de leur recours avec celui de Yebga, arguant que « les deux dossiers n’ont rien à voir ». Pourtant, le Conseil a maintenu sa décision. Résultat : une salle tendue, des regards lourds de soupçons, et un public suspendu aux mots du tribunal.
Maurice Kamto, vêtu d’un costume sobre, s’est levé pour plaider lui-même sa cause. « Je suis le seul candidat légitime du Manidem, investi selon les statuts du parti. Tout le reste n’est qu’une mascarade », a-t-il lancé, fixant les juges droit dans les yeux. Selon sa défense, Yebga a été exclu du Manidem depuis 2018, et son retour dans l’arène politique relèverait d’un « coup monté par l’Administration territoriale ».
Un duel fratricide au cœur du Manidem : légitimité ou manœuvre ?
Pour Dieudonné Yebga, l’enjeu est clair : prouver que Maurice Kamto n’a aucun droit de parler au nom du Manidem. Son avocat, d’un ton ferme, affirme : « Ce monsieur n’a jamais milité dans nos rangs. Il a été propulsé par un seul homme, Anicet Ekané, contre l’avis du Comité national. Ce n’est pas une investiture, c’est un putsch. »
Pendant ce temps, des tensions ont éclaté à Douala et Yaoundé, où des sympathisants de Kamto ont été dispersés au gaz lacrymogène. Une jeune vendeuse de beignets confiait : « C’était la panique, on ne comprenait rien. Ils criaient « Kamto président ! » partout. »
Le contraste est saisissant : à l’intérieur, un débat de haute technicité juridique ; à l’extérieur, une rue qui gronde et réclame des réponses.
Décision reportée : une stratégie politique ou un embarras juridique ?
Contrairement à d’autres dossiers traités plus tôt, la décision sur Kamto a été repoussée à ce mardi 5 août. Ce report est vu par certains analystes comme un signal fort : soit les juges cherchent à temporiser une affaire explosive, soit ils négocient en coulisses une issue qui éviterait l’embrasement.
Un journaliste présent dans la salle murmure : « Après l’audience, Kamto a échangé discrètement avec deux membres influents du Conseil. Il a compris, à demi-mot, que sa candidature serait rejetée. Il l’a confié à ses proches. »
Dans les coulisses du pouvoir, la crainte d’une élection sans Kamto grandit. Peut-on réellement organiser un scrutin crédible sans l’un des principaux opposants au régime en place ? La question reste entière.
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