Crépin Mboli-Goumba • Le patriote qui dérange ?


Crépin Mboli-Goumba est-il un danger pour la République ou un fervent défenseur du peuple ? Depuis son discours du 25 juillet à Bangui, une onde de choc traverse les réseaux sociaux. Des propos crus, une colère froide, et surtout un message complexe qui ne laisse personne indifférent. Derrière la forme choquante, une vérité dérangeante se profile. Cet article lève le voile sur ce que cache réellement ce discours polémique.

Un langage choquant… mais le cri d’un patriote blessé

Les mots ont choqué. L’homme a été cloué au pilori. Mais faut-il réduire Crépin Mboli-Goumba à une phrase ? « On aurait dit un homme qu’on a étranglé pendant trop longtemps », glisse un habitant du quartier Sica 2, témoin de la scène.

Derrière ses insultes, il dénonce la capitulation de l’État face aux groupes armés étrangers, la mise à l’écart de la justice, et l’humiliation des Centrafricains. « Il a dit des vérités que d’autres n’osent même pas murmurer », confie un ancien militaire à la retraite. Difficile à entendre, mais pour certains, il parle le langage de la frustration populaire.

Un homme de terrain, loin des salons climatisés

Il faut lui reconnaître une chose : Mboli-Goumba n’est pas un politicien de bureau. De Boali à Berbérati, il sillonne le pays, échange avec les commerçants, les éleveurs, les enseignants… « C’est le seul qui est venu écouter nos doléances sans caméra ni fanfare », témoigne une mère de famille à Kaga-Bandoro.

Cette proximité tranche avec d’autres leaders politiques plus visibles sur les plateaux parisiens que sur le terrain centrafricain. Il incarne, aux yeux de beaucoup, une résistance nationale enracinée.

Contre Touadéra ? Pas exactement…

Certes, ses mots à l’encontre du Président Faustin-Archange Touadéra sont durs. Mais Mboli-Goumba n’appelle pas à la haine, il réclame un retour au droit. Dans un débat récent sur les ondes de Ndeké Luka, il a déclaré : « Il faut qu’on dialogue. La RCA n’est pas une monarchie. »

Il accuse le pouvoir de dérives autoritaires, mais il ne soutient ni les armes, ni le chaos. Son appel à la guerre ? Certains y voient une métaphore malheureuse. D’autres un avertissement lancé dans un pays où la paix reste fragile.

Un passé à l’étranger, mais un engagement total pour la RCA

L’argument qui revient souvent : il a vécu en Occident. Certes. Mais il est revenu. Et il est resté. Depuis des années, il n’a cessé de se battre pour une réforme institutionnelle, pour une justice indépendante, pour une RCA digne.

« Il a refusé les deals, les postes de façade. Il aurait pu se taire et se faire bien voir », lâche un juriste centrafricain. Il a préféré s’exposer. Quitte à tout perdre.

Le BRDC, un espoir d’opposition structurée ?

Au milieu d’une opposition souvent éclatée, le BRDC apparaît comme l’une des rares plateformes cohérentes. Elle critique, elle propose, elle mobilise. Même si le style de son coordinateur divise.

Derrière ses excès verbaux, Crépin Mboli-Goumba reste l’un des rares à poser les vraies questions : qui contrôle les armes ? Qui défend les victimes ? Et qui parle au nom du peuple sans filtre ?

« Quand tu refuses de jouer leur jeu, on te diabolise. Il est imparfait, mais sincère. Il aime cette terre. »
— Témoignage de Gilles K., enseignant à Bangassou

Conclusion : Messager de rupture ou éclaireur d’avenir ?

Il ne faut ni l’excuser, ni le diaboliser. Mboli-Goumba est un miroir rugueux de la douleur nationale. Par ses mots, il offense. Par ses actes, il s’engage.

Dans une RCA en quête de stabilité, son franc-parler dérange. Mais peut-être, dans cette époque confuse, faut-il écouter aussi ceux qui crient. Même s’ils crient trop fort.

Selon vous, Crépin Mboli-Goumba mérite-t-il une seconde chance auprès du peuple centrafricain ?



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