(Investir au Cameroun) – Placée sous administration provisoire le 21 novembre 2012 par la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac), la National Financial Credit (NFC Bank), banque alors contrôlée par le Camerounais Zacharia Awanga – 58,26%, contre respectivement 24,48% et 17,25% pour la Mutuelle de retraite complémentaire des agents Eneo et le groupe des autres actionnaires historiques – est officiellement sortie de cette longue période de gestion spéciale le 28 juillet 2025.
« Avec un capital renforcé, un bilan assaini et des résultats redevenus positifs, NFC Bank est officiellement sortie de l’administration provisoire, grâce à un plan de restructuration de 25 milliards de FCFA, financé par l’Etat », exulte le ministère des Finances sur son compte X.
La fin de cette période d’administration provisoire a été matérialisée par l’installation, le même 28 juillet 2025, de la nouvelle équipe dirigeante par le ministre des Finances, Louis Paul Motazé. Conduite par Julius Manjo Berdu, administrateur provisoire depuis mars 2013, nouvellement nommé directeur général de NFC Bank, et Aelred Tata Fokwen, le nouveau directeur général adjoint, cette équipe est chargée de reprendre la gestion normale de la banque. Après près de 13 années d’administration provisoire et de restructuration, consécutives à l’accumulation des pertes et à une gouvernance pas des plus reluisantes.
L’inévitable privatisation
De sources internes au ministère des Finances, cette équipe sera soumise au respect d’un contrat de performance à mettre en place. Les résultats attendus de ce contrat de performance devraient conduire, sur un horizon de deux ans, à la privatisation de NFC Bank, dont l’Etat du Cameroun contrôle actuellement 99,93% du capital. La vente des actifs de l’Etat dans cet établissement de crédit est d’autant plus attendue qu’elle est encouragée par le FMI.
L’institution de Bretton Woods l’a clairement fait savoir dans la cadre de son programme économique et financier 2021-2025 avec l’Etat du Cameroun, qui a dû mobiliser le Trésor public pour sauver cette institution bancaire de la faillite. Montant de l’investissement : 25 milliards de FCFA.
Cette enveloppe est dans les limites prescrites par le président de la République, selon les termes d’une correspondance adressée le 18 février 2021 au secrétaire général des services du Premier ministre, Séraphin Fouda, par le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh. Cette lettre prescrit au gouvernement la conduite à tenir pour le sauvetage de deux banques privées en situation difficile.
Retour à la performance
« J’ai l’honneur de faire connaître que le président de la République autorise la prise en charge par l’Etat du coût de la restructuration à concurrence d’un montant ne pouvant excéder 29,1 milliards de FCFA pour National Financial Credit (NFC Bank) et 17,8 milliards de FCFA pour Union Bank of Cameroon (UBC) », peut-on lire dans la correspondance.
« L’intervention de l’Etat a permis d’améliorer la situation de la banque, d’abord en rachetant le portefeuille des créances en souffrance, qui s’établissaient à près de 36,2 milliards au 31 décembre 2018, puis en transférant les dossiers y relatifs pour recouvrement à la Société de recouvrement des créances du Cameroun (SRC). Ce qui a permis à la banque à renouer avec les résultats positifs », se satisfait le ministre des Finances. Officiellement, après plusieurs années de pertes, NFC Bank affiche un résultat net cumulé de près de 13 milliards de FCFA depuis l’année 2017.
Brice R. Mbodiam
Lire aussi: