ELECAM dévoile la liste complète des candidatures rejetées pour l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 au Cameroun. Sur les nombreux dossiers déposés, 70 candidatures ont été déclarées irrecevables lors de la session plénière du Conseil Electoral du 26 juillet 2025 à Yaoundé. Les motifs révèlent des manquements administratifs récurrents qui interpellent sur la préparation des aspirants candidats.
Des manquements administratifs qui font la différence
La résolution N°2025-013/R/ELECAM/CE révèle un panorama édifiant des insuffisances documentaires. « C’est ahurissant de voir autant de candidatures échouer sur des aspects aussi basiques que le cautionnement », confie un observateur électoral sous anonymat.
L’absence du certificat de versement du cautionnement constitue le motif de rejet le plus fréquent, touchant une majorité des candidatures. Parmi les personnalités concernées : Abdou Wassiou (PRUP), Aboubakar Kamaldine Bello Yaya (candidat indépendant), Ango Mfou’ou David Boris, Babio Ngono Philippe (LD), Bambe Gourandi Jean Baptiste (MSC), et de nombreux autres.
La liste des 300 signatures légalisées, condition sine qua non pour valider une candidature, fait défaut chez des dizaines d’aspirants. Cette exigence a notamment éliminé Batoua Silas, Befolo Essono Hertine Danielle (MPEC), Bindowo Oumga, Bouba Michel (RRDC), et Choupo Kamgaing Hervé.
Un impact massif sur le paysage électoral
L’attestation d’inscription sur une liste électorale manque également dans de nombreux dossiers. Cette pièce cruciale a fait défaut aux candidatures de Dalami Abdoul Moumini (UNDC), Daloutou Hamada, Dibamou André Marie (JDC), Din Din Ferdinand, et Djaourou Ruben (PNPC).
Certains candidats cumulent plusieurs manquements. Choupo Kamgaing Hervé présente par exemple neuf motifs de rejet différents, incluant l’absence de déclaration de candidature, du certificat de cautionnement, et du bulletin judiciaire.
Les candidats indépendants semblent particulièrement touchés. Nkainmbi Promise Nkainmbi (RDCU) échoue sur onze points différents, révélant une préparation manifestement insuffisante.
« Ces rejets massifs soulignent la nécessité d’une meilleure information des candidats sur les procédures », analyse un juriste électoral joint par téléphone.
Les partis politiques établis ne sont pas épargnés. L’UPC voit plusieurs de ses investitures rejetées pour pluralité d’investiture, notamment Abdouraman Hamadou Babba, Bahebeck Jean, et Yamb Ntimba Dominique.
Plusieurs femmes figurent parmi les candidatures écartées, notamment Befolo Essono Hertine Danielle (MPEC), Eliane Eboutou Véronique (PNACC), Mbengono Zouame épouse Ndzie Ngono Guyleine, et Zeh épouse Amvene Geneviève.
Le MANIDEM perd également plusieurs candidatures pour pluralité d’investiture : Kamto Maurice, Yebga Dieudonne. Le MPCN connaît le même sort avec Shewa David Damuel et Yem Eboko Pierre Joseph.
Des personnalités comme Prince Michael Ngwesse Ekosso (USDP) ou Nkainmbi Promise Nkainmbi (RDCU) voient leurs ambitions présidentielles s’arrêter net sur des questions purement administratives.
La résolution précise également que deux citoyens, Madame Membouet Tagne Adélaïde Chantal et Monsieur Onana Léon Theiller, ne bénéficient d’aucune investiture de parti politique.
Ces rejets massifs redessinent complètement la carte électorale camerounaise à moins de trois mois du scrutin. L’ampleur des éliminations interroge sur l’accompagnement des candidats dans leurs démarches administratives.