Dans un revirement saisissant, Maurice Kamto voit sa candidature officiellement rejetée par ELECAM ce samedi 26 juillet 2025. L’ancien leader du MRC, investi par le MANIDEM pour la présidentielle d’octobre, ne figurera pas parmi les 13 candidats retenus sur 83 dossiers examinés.
Cette décision fracassante de l’institution électorale camerounaise redessine complètement l’échiquier politique à moins de trois mois du scrutin du 12 octobre 2025.
Le président du Conseil électoral, Enow Abrams Egbe, a dévoilé la liste définitive lors d’une cérémonie tendue au siège d’ELECAM à Yaoundé. L’atmosphère était électrique quand le nom de Maurice Kamto n’a pas été prononcé.
La notification officielle n°2025/013/R/ELECAM/CE du 26 juillet précise que le rejet intervient pour « pluralité d’investiture par le MANIDEM ». En effet, deux candidatures concurrentes avaient été déposées au nom du même parti : celle de Maurice Kamto et celle de Dieudonné Yebga.
« C’est une forfaiture manifeste de l’alliance ELECAM-gouvernement », a réagi avec amertume Anicet Ekane, président du MANIDEM, les larmes aux yeux. Le parti dénonce une « provocation grossière faite au peuple du changement ».
► Impact politique majeur sur l’élection d’octobre
Cette élimination bouleverse les pronostics électoraux. Maurice Kamto, considéré comme le principal challenger de Paul Biya depuis 2018, avait misé gros sur cette stratégie.
Après sa démission du MRC en mai dernier, l’opposant avait rejoint le MANIDEM pour contourner l’article 121 du code électoral exigeant 300 signatures pour les candidats indépendants.
Le processus d’examen aura duré quatre jours intensifs. Sur les 83 candidatures initiales, seules 32 avaient été jugées recevables administrativement avant cette sélection finale drastique.
Dans la même logique, ELECAM a également écarté Léon Theiller Onana du RDPC, ne retenant que Paul Biya pour représenter le parti au pouvoir.
Les recours restent possibles devant le Conseil constitutionnel, mais les délais se resserrent dangereusement. « La partie n’est pas terminée, Kamto peut encore être le faiseur de rois », confie un proche de l’opposition sous anonymat.
Cette décision soulève des questions cruciales sur la transparence du processus électoral camerounais et pourrait attiser les tensions sociopolitiques dans un pays déjà fragilisé.
Les 27 millions de Camerounais attendent désormais de voir comment les forces d’opposition vont se reorganiser autour des 13 candidats officiellement en lice.
Votre avis compte : pensez-vous que Maurice Kamto parviendra à revenir dans la course via un recours ?