(Investir au Cameroun) – Electricity Development Corporation (EDC), l’entreprise publique des infrastructures dans le secteur de l’électricité au Cameroun, a clôturé l’exercice s’achevant au 31 décembre 2024 par un résultat net bénéficiaire de 20,5 milliards de FCFA. C’est ce que révèle le communiqué ayant sanctionné une session du Conseil d’administration de cette société d’Etat camerounaise, tenue le 11 juillet 2025 à Yaoundé.
En comparaison avec l’exercice 2023, au cours duquel le bénéfice après impôts d’EDC est ressorti à un peu plus de 12 milliards de FCFA, le résultat net enregistré par cette entreprise publique en 2024 est en hausse de 70,8% en glissement annuel. EDC établit ainsi un nouveau record sur cet indicateur de performance, pour la 2è année d’affilée.
De sources internes à l’entreprise, cette performance est la résultante d’une conjonction de plusieurs facteurs. Il y a d’abord les retombées de la vente directe à l’électricien Eneo de l’énergie électrique produite par les centrales hydroélectriques de Memve’élé (211 MW) et de Lom Pangar (30 MW). Cette dernière infrastructure fournit la totalité de ses capacités depuis début 2024.
Ensuite, la facture relative aux droits d’eau issus de la régulation des débits sur le fleuve Sanaga, par injection des réserves d’eau du barrage de Lom Pangar, – d’une capacité de retenue de 6 milliards de m3 – a été plus importante en 2024. L’augmentation de la facture fait suite à l’entrée en production de la centrale de Nachtigal (420 MW). En effet, cette infrastructure de production est venue s’ajouter aux barrages d’Edéa et de Songloulou, dont les gestionnaires payent tous des droits d’eau à EDC.
Une trésorerie toujours précaire
Les deux facteurs sus-mentionnés ont conduit à une augmentation du chiffre d’affaires de l’entreprise, qui a atteint 141,7 milliards de FCFA en 2024, selon les états financiers consolidés publiés par le Conseil d’administration d’EDC. Couplée aux réformes managériales principalement axées sur la rationalisation des charges de l’entreprise, cette hausse du chiffre d’affaires a permis à EDC de réaliser une nouvelle fois un bénéfice record au terme de l’exercice 2024.
Cependant, précisent des sources internes à l’entreprise, cette performance plutôt reluisante se limite aux écritures comptables. C’est-à-dire qu’elle ne se traduit pas sur la trésorerie de l’entreprise, qui demeure précaire. En raison de l’accumulation par le producteurs et distributeur de l’énergie électrique Eneo, des arriérés de paiements des droits d’eau et des factures de la vente directe de l’électricité cités précédemment.
Pour justifier cette insolvabilité quasi-permanente, Eneo invoque généralement les arriérés de paiements de ses propres factures par l’Etat du Cameroun – départements ministériels et leurs déclinaisons sur l’ensemble du territoire – et ses démembrements – entreprise publiques et Collectivités territoriales décentralisées (CTD). Aussi, cette entreprise contrôlée par le Fonds d’investissements britannique Actis conditionne-t-elle généralement le paiement de ses factures chez EDC par la mise à disposition des impayés réclamés aux différentes entités publiques. Ce qui, depuis des années, fragilise la trésorerie d’EDC.
Brice R. Mbodiam
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