L’UNESCO Cameroun enregistre une victoire historique avec l’inscription révolutionnaire du paysage culturel Diy-Gid-Biy des monts Mandara, mobilisant 98% des communautés de l’Extrême-Nord dans une fierté nationale inédite. Cette reconnaissance internationale, entérinée le 11 juillet 2025 lors de la 47e session parisienne, propulse le Cameroun dans l’élite mondiale du patrimoine culturel vivant.
Diy-Gid-Biy : trésor millénaire enfin reconnu mondialement
Le paysage culturel Diy-Gid-Biy des monts Mandara rejoint officiellement le patrimoine mondial UNESCO, marquant une étape décisive pour la valorisation culturelle camerounaise. Cette inscription historique résulte de quinze années de lobbying intensif mené par les autorités nationales.
« Cette reconnaissance consacre l’exceptionnalité de nos traditions ancestrales », déclare Dr. Amadou Tafawa, directeur du Patrimoine culturel au Ministère des Arts et de la Culture. Les monts Mandara abritent plus de 200 sites archéologiques datant de plusieurs millénaires.
Les communautés locales Kirdi préservent depuis des générations des pratiques culturelles uniques. Leurs terrasses agricoles en pierre sèche témoignent d’un génie architectural adapté aux contraintes montagneuses de l’Extrême-Nord.
Cette inscription intervient dans le cadre de la stratégie « Priorité Afrique » de l’UNESCO, qui consacre désormais 27% de son budget continental aux projets africains. Le Cameroun bénéficie particulièrement de cette dynamique favorable.
Les autorités régionales de Maroua célèbrent cette consécration internationale qui devrait générer 40% d’augmentation du tourisme culturel dans la région. Les retombées économiques sont estimées à 2,5 milliards FCFA annuels.
Stratégie de préservation : défis et opportunités camerounaises
L’inscription UNESCO Cameroun du site Diy-Gid-Biy s’accompagne d’obligations strictes de conservation que les autorités nationales s’engagent à respecter rigoureusement. Un plan de gestion décennal mobilise 800 millions FCFA d’investissements publics.
« Nous devons préserver ce patrimoine pour les générations futures », souligne le Délégué régional du Tourisme de l’Extrême-Nord, Ibrahim Bouba. Les mesures de protection incluent la formation de 150 guides locaux certifiés.
Les défis restent considérables face aux pressions climatiques sahéliennes. L’érosion menace particulièrement les constructions traditionnelles en terre crue des villages perchés sur les flancs montagneux.
L’urbanisation croissante de Mokolo et Koza exerce également une pression foncière sur les zones tampons du site classé. Les autorités renforcent la sensibilisation communautaire pour prévenir les constructions anarchiques.
Le Document de Nairobi, adopté en mai 2025, facilite désormais la prise en compte des traditions orales africaines dans les critères UNESCO. Cette évolution réglementaire favorise la candidature d’autres sites camerounais.
Les retombées touristiques transforment déjà l’économie locale. Les femmes Kirdi développent un artisanat authentique qui séduit les visiteurs internationaux, générant des revenus complémentaires substantiels.
La formation universitaire s’adapte à cette nouvelle donne patrimoniale. L’Université de Maroua propose désormais un master spécialisé en gestion du patrimoine mondial, attirant des étudiants de toute l’Afrique centrale.
Cette reconnaissance UNESCO renforce la diplomatie culturelle camerounaise sur la scène internationale. Le pays ambitionne désormais d’inscrire cinq nouveaux sites d’ici 2030, consolidant son statut de référence patrimoniale africaine.
Quel sera le prochain site camerounais à rejoindre le prestigieux patrimoine mondial UNESCO ?