Vincent-Sosthène FOUDA exige révision loi greffes


Vincent-Sosthène FOUDA exige la révision de la loi sur les greffes humaines récemment adoptée au Cameroun. Le professeur dénonce dans une tribune explosive une législation qui «bouscule les fondations culturelles et le sacré» camerounais en ignorant les traditions ancestrales sur la mort et l’intégrité corporelle. Cette sortie fracassante soulève des questions éthiques majeures sur le consentement, l’information des familles et l’imposition d’une loi sans débat public préalable dans un pays aux multiples sensibilités culturelles.

Fouda dénonce une loi qui heurte les traditions

La critique Vincent-Sosthène FOUDA attaque frontalement l’approche adoptée pour cette nouvelle législation sanitaire. L’universitaire dénonce une loi qui «heurte sans ménagement les conceptions traditionnelles et profondément enracinées du corps et de la mort au Cameroun».

«Dans de très nombreuses communautés camerounaises – qu’elles soient Bamiléké, Duala, Bassa, ou encore Peul – le cadavre n’est pas un simple amas de tissus inertes. Il est considéré comme sacré, le réceptacle de l’esprit du défunt», explique-t-il avec force.

Cette vision du corps comme «point de connexion essentiel avec la lignée ancestrale» entre en collision directe avec les dispositions de la nouvelle loi. Fouda estime que «toucher au corps sans un cadre rituel et consenti, c’est porter atteinte à l’âme du défunt et à l’équilibre spirituel de la communauté».

Les rites funéraires sont selon lui «des passages rituels méticuleusement organisés pour garantir le repos de l’âme du défunt et sa bonne intégration dans le monde des ancêtres».

Questions éthiques et flou juridique dénoncés

L’expert soulève des préoccupations loi greffes Cameroun particulièrement inquiétantes concernant le consentement et l’information des familles. «Qui a l’autorité de décider ? Dans quelles conditions et selon quelles modalités précises ce consentement est-il recueilli ?», s’interroge-t-il.

Fouda pointe «le flou persistant sur le consentement» et dénonce que «la loi est muette ou insuffisamment claire sur l’obligation d’informer les familles avant tout prélèvement». Cette lacune constitue selon lui «une faute éthique grave».

L’universitaire questionne également la capacité du système de santé camerounais à «gérer un programme de dons et de greffes d’organes d’une telle ampleur et sensibilité». Il s’inquiète des risques de «trafic d’organes ou de prélèvements illégaux» en l’absence de mécanismes de contrôle rigoureux.

Sa conclusion est sans appel : «Prélever un organe post-mortem sans un consentement éclairé et explicite, obtenu dans le respect des traditions familiales et communautaires, est perçu comme une violation grave».

Fouda plaide pour des «forums de discussion nationaux et locaux» et une «médiation culturelle» avant toute application de cette loi controversée.

Cette loi peut-elle vraiment s’appliquer sans tenir compte des réalités culturelles camerounaises ?



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