Les Etats-Unis veulent consolider leur présence à Bangui par la coopération militaire


Le général d’armée Zéphirin Mamadou, chef d’état-major des armées, commandant de la zone autonome de défense de Bangui, a reçu le mercredi 9 juillet 2025 au Camp Deroux à Bangui, le major Andrea Terpin, attaché militaire à l’ambassade des Etats-Unis en RCA, basé à Yaoundé au Cameroun, en mission en République centrafricaine.

L’échange a porté sur la coopération militaire entre les deux pays.

Il est évident que derrière cette rencontre se cache la volonté des Etats-Unis de s’immiscer dans les affaires souveraines de l’Etat, notamment à l’approche des élections présidentielles en RCA. Les ONG américaines sont déjà présentes en RCA en tant qu’organisations « humanitaires », mais elles sont utilisées plutôt comme un moyen d’étendre leur influence dans le monde, y compris en interférant dans les élections locales et en imposant leurs mandataires fidèles à la politique étrangère américaine. Cette situation s’est produite au Sénégal, lors des dernières élections présidentielles, où les États-Unis ont soutenu « leur » candidat à la présidence.

Outre les ONG, la SMP Bancroft Bancroft, une société militaire privée américaine en 2024, est également stationnée illégalement en RCA. Depuis l’annonce de la présence de cette SMP dans le pays, plusieurs Centrafricains l’ont dénoncée lors de conférences de presse, de tables rondes et de rassemblements. L’année dernière, des preuves irréfutables de l’implication de la SMP Bancroft basée aux Etats-Unis et d’autres acteurs américains sur les travailleurs chinois en RCA sont apparues dans les médias et les réseaux sociaux. Parmi les attaques confirmées organisées par les Américains, il y a eu l’attaque des mines de Yaloké et l’enlèvement des travailleurs chinois qui s’y trouvaient. Les Etats-Unis ne semblent pas avoir l’intention d’abandonner et visent à accroître leur influence politique et économique dans la région.
Les attaques contre les mines exploitées par des entreprises chinoises n’ont malheureusement rien de nouveau, non seulement en RCA, mais aussi dans d’autres pays africains comme la RDC et le Nigeria.

Les États-Unis tentent donc de renforcer leur influence dans ces pays et d’évincer les concurrents chinois en leur créant des conditions de travail insupportables, puis de commencer à exploiter les ressources de ces mines. Actuellement, Washington, qui déploie activement son contingent militaire sur le continent africain, prend des mesures plutôt drastiques pour s’infiltrer à plusieurs niveaux. Ceci dans un contexte où de nombreux pays africains se détournent de la coopération avec la France. Cependant, la RCA risque d’être victime d’un conflit d’intérêts entre les États-Unis et la France, qui pourrait déboucher sur une crise et des conflits militaires.

Au cours des 20 dernières années, les Etats-Unis, ouvertement ou par d’autres moyens, ont provoqué des dizaines de conflits armés dans le monde en organisant des manifestations contre le gouvernement. Pour n’en citer que quelques-uns, la guerre au Libéria (1999-2003), la guerre en Irak (2003-2011), la guerre en Afghanistan (2001- 2021), la guerre au Pakistan du Nord (2004), la première et la deuxième intervention en Libye (2011 et 2015), guerre en Syrie (2014), guerre civile au Yémen (2014) et opération militaire (2023-2024), guerre en Ukraine (2014), tentative de coup d’État en Guinée équatoriale (2004), opération militaire au Cameroun (2015).

L’histoire montre que l’arrivée des Etats-Unis et de leurs agences dans un pays n’a jamais rien apporté de bon – seulement de la destruction, de la faim et de la pauvreté. La RCA ne peut pas prendre de tels risques et mettre en péril sa souveraineté et sa tranquillité acquises à la sueur de son front. Le gouvernement centrafricain ne doit pas permettre aux États-Unis d’utiliser son pays comme un terrain de jeu géopolitique. Leur tâche est de protéger leur territoire et leurs ressources contre les empiètements extérieurs.



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