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Avec l’APEC, les petites entreprises veulent peser dans le débat économique


(Investir au Cameroun) – Lancée le 28 juin dernier à Yaoundé à l’issue d’une assemblée constitutive, l’Association des Petites Entreprises du Cameroun (APEC) s’ajoute à la longue liste des groupements patronaux. Son président, Yves Bertrand Solanga, fondateur de la startup Light Group, et son vice-président, Jean Bernard Essengue, promoteur de la microfinance solidaire ABM, entendent structurer un espace encore peu fédéré.

L’APEC revendique déjà 150 membres, dans un pays où l’on compte plus de 400 000 petites et moyennes entreprises (PME), soit 99 % du tissu entrepreneurial, selon l’annuaire statistique 2024 du ministère en charge des PME. Ce même rapport fait état de 50 349 nouvelles créations en 2023, une hausse de 12,8 % par rapport à l’année précédente.

Dans un tel contexte, l’APEC veut s’imposer comme porte-voix de ces acteurs trop souvent oubliés des politiques publiques. Elle articule son action autour de cinq axes majeurs : formalisation, accès au financement, accompagnement, plaidoyer et partenariats stratégiques.

« Nous allons faire de l’APEC une organisation structurante. Dès le début de notre mandat, nous allons offrir aux membres un réseau à travers lequel ils pourront non seulement trouver des clients, mais aussi accéder à des opportunités de financement », assure Jean Bernard Essengue.

De son côté, Yves Bertrand Solanga insiste sur l’enjeu de représentativité : « L’APEC est née d’un besoin urgent de fédération. Il faut faire entendre la voix de ces milliers de petites entreprises qui créent de la valeur, mais restent invisibles. »

Les deux hommes ne sont pas inconnus dans les cercles économiques. Ils sont membres du Think Do Tank The Okwelians, fondé par Jacques Jonathan Nyemb, ex-porte-parole du Gicam. Une appartenance qui alimente déjà des spéculations sur les ambitions politiques et l’agenda d’influence de la nouvelle organisation.

Car si l’initiative se veut inclusive et représentative, elle soulève une question de fond : dans un paysage associatif surpeuplé, marqué par des luttes d’influence entre grands patrons, syndicats sectoriels et lobbies émergents, quelle place l’APEC pourra-t-elle réellement occuper ? Le défi est autant organisationnel que stratégique. La survie de l’initiative dépendra de sa capacité à mobiliser au-delà du noyau fondateur, à rester indépendante des jeux de pouvoir — et surtout, à démontrer son utilité concrète sur le terrain.

Ludovic Amara

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