(Investir au Cameroun) – Le port en eau profonde de Kribi s’impose progressivement comme un pôle industriel majeur au Cameroun. Entre 2018 et 2025, près de 400 milliards FCFA y ont été investis par des entreprises industrielles opérant dans des secteurs comme le cacao, le ciment, la minoterie ou encore la logistique.
Ce chiffre a été révélé le 15 mai à Douala par Patrice Loumou, responsable de la prospective et du développement industriel au Port autonome de Kribi (PAK), lors d’un débat sur le secteur minier organisé par le cabinet Innogence Consulting du Camerounais Landry Djimpe.
53 projets autorisés
Le PAK dispose d’une superficie de 15 000 hectares pour sa zone industrielle, attribuée par décret présidentiel. À ce jour, indique Patrice Loumou, 53 autorisations d’occupation ont été délivrées à des entreprises actives dans l’industrie lourde, les services ou la logistique, qu’elle soit pure ou mixte.
Le tout premier contrat a été signé en 2018 avec Atlantic Cocoa, filiale du groupe Atlantic Group de l’homme d’affaires ivoirien Koné Dossongui. Ce dernier a investi plus de 30 milliards FCFA dans une usine de transformation de cacao d’une capacité de 48 000 tonnes extensible à 64 000 tonnes par an. Selon le PAK, son programme global d’investissement au Cameroun est évalué à 98 milliards FCFA.
Deux autres unités industrielles ont démarré leurs activités au cours des deux dernières années. Il s’agit d’abord de Cimpor, cimentier portugais implanté sur 6 hectares, avec un investissement de 37 milliards FCFA dans une usine capable de produire un million de tonnes de ciment par an.
Autre projet : une minoterie du groupe Cadyst, bâtie sur 2,5 hectares et propriété du milliardaire camerounais Célestin Tawamba. L’investissement s’élève à 13,5 milliards FCFA, pour une capacité annuelle de 100 000 tonnes de blé transformées en farine, soit environ 12 000 sacs de 50 kg par jour, destinés notamment à la fabrication de pâtes alimentaires.
Un projet de construction d’une usine de production de bitume, assortie d’une mini-raffinerie de pétrole d’une capacité de 10 000 barils par jour, est également en cours d’installation dans la zone industrialo-portuaire de Kribi. Porté par la société All Bitumen Plc, ce projet représente un investissement de 161 milliards FCFA et prévoit une capacité de production annuelle de 250 000 tonnes de bitume.
Ambition face au defi
Grâce à sa position stratégique et à ses infrastructures, le port de Kribi est appelé à devenir la principale porte de sortie des minerais issus de plusieurs projets miniers en gestation. « Kribi deviendra un levier industriel et logistique incontournable dans la stratégie de développement du Cameroun », assure Patrice Loumou.
Mais cette montée en puissance se heurte à des contraintes, notamment sur le plan énergétique. La ville de Kribi ne dispose que de 13 MW d’électricité, sur les 176 MW produits par la centrale thermique locale exploitée par Globeleq. Le surplus est acheminé vers le Réseau interconnecté Sud (RIS), privant ainsi les industries locales d’une alimentation stable, pourtant cruciale pour leur compétitivité.
Frédéric Nonos
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