

Le barrage Kikot Cameroun franchit une étape décisive vers sa concrétisation. Un décret présidentiel signé le 16 mai 2025 par Paul BIYA vient de classer au domaine public artificiel une superficie impressionnante de 527 hectares 93 ares 33 centiares nécessaires à la construction de cette infrastructure stratégique sur le fleuve Sanaga. Situé dans l’arrondissement de Nyanon, département de la Sanaga-Maritime, ce projet hydroélectrique d’envergure nationale suscite de grands espoirs pour le développement énergétique du Littoral, mais soulève également des questions sur le processus d’indemnisation des populations affectées.
Barrage Kikot : une empreinte territoriale précise de 205 points géodésiques
Le décret présidentiel N° 2025/205 détaille avec une précision remarquable les coordonnées cadastrales des terrains concernés. Pas moins de 205 points géodésiques (de B.1 à B.205) délimitent la zone qui accueillera le barrage et ses aménagements connexes. « Cette délimitation minutieuse garantit la transparence du processus d’acquisition foncière et sécurise juridiquement l’ensemble du projet », explique un expert en droit foncier contacté par notre rédaction.
L’article 2 du décret charge les services spécialisés du Ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières du Département de la Sanaga-Maritime de mettre à jour le sommier du domaine public artificiel dès notification. Une étape administrative cruciale qui officialise l’emprise territoriale du projet.
L’aspect social n’est pas négligé puisque l’article 3 prévoit explicitement que « les personnes dont les biens sont mis en cause par le présent décret seront indemnisées conformément à la réglementation en vigueur ». Cette disposition fait suite à l’arrêté N° 001201/MINDCAF/SG/D1/D14/MPA du 07 novembre 2023 qui avait précédemment déclaré d’utilité publique les travaux de construction du barrage.
Le projet Kikot s’inscrit dans la stratégie nationale de développement énergétique visant à exploiter le potentiel hydroélectrique du pays, en complément des barrages existants comme celui de Lom Pangar, Memve’ele ou Nachtigal. Dans un contexte où la demande énergétique croît de 8% annuellement selon les chiffres du Ministère de l’Eau et de l’Énergie, ce nouvel aménagement devrait contribuer significativement à la sécurité énergétique du Cameroun.
Comment le processus d’indemnisation se déroulera-t-il concrètement pour les populations touchées par ce méga-projet énergétique ?