(Investir au Cameroun) – Au cours du premier trimestre 2025, l’activité a globalement baissé à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), le marché financier unifié des pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA) basé à Douala au Cameroun. En effet, selon le bulletin trimestriel de la cote, que vient de publier la Bvmac, les transactions sur ce marché ont régressé en glissement annuel, aussi bien en volume qu’en valeur. Ce qui a eu un impact négatif sur l’indice boursier Bvmac All Share, qui a également décroché.
Dans le détail, apprend-on officiellement, le nombre de transactions a chuté de 82 à 74 entre les premiers trimestres 2024 et 2025, tandis que le volume de titres échangés a drastiquement diminué, passant de 1,5 million à seulement 9 651 titres entre les deux périodes. « Cette contraction s’est également reflétée sur la valeur des échanges, qui s’est repliée de 14,268 milliards à 251 millions de FCFA », souligne la Bvmac.
A en croire la société en charge de la gestion du marché financier sous-régional, ce tableau peu reluisant aurait pu davantage s’assombrir, si une certaine attractivité n’avait pas été notée autour des valeurs des entreprises du Cameroun cotées à la Bvmac. En effet, « malgré ce contexte morose, les valeurs Socapalm, Safacam, La Régionale, SEMC et SCG-Ré ont concentré l’essentiel des transactions, tandis que le compartiment obligataire est demeuré totalement inactif », souligne le bulletin trimestriel de la cote.
En d’autres termes, alors que les obligations souveraines des Etats de la Cemac et des institutions financières sous-régionales telles que la Bdeac n’ont fait l’objet d’aucune transaction sur les trois premiers mois de l’année, quatre entreprises installées au Cameroun figurent dans le top cinq des valeurs les plus échangées sur le marché au cours de la période. Il s’agit des producteurs d’huile de palme et de caoutchouc Socapalm et Safacam, entreprises contrôlées par le groupe agro-industriel Luxembourgeois Socfin ; du banquier La Régionale ; et du producteur d’eau minérale SEMC, société majoritairement détenue par le groupe français Castel.
Nouveau règlement général
Les analyses de la Bvmac incitent cependant à penser que l’intérêt manifesté par les investisseurs autour des titres de certaines de ces entreprises en activité au Cameroun et cotées à la Bvmac peut s’expliquer par la chute de leurs cours sur la période. C’est notamment le cas de la Socapalm et de la SEMC, dont la baisse des cours des actions est présentée comme principal catalyseur de la chute de l’indice boursier Bvmac All Share.
« L’indice a enregistré une variation moyenne négative de -6,91% par rapport au (premier trimestre 2024), traduisant ainsi une reprise timide des activités en ce début d’année. Les valeurs Socapalm et SEMC se sont révélées être les catalyseurs majeurs de cette tendance, affichant des replis notables de leurs cours », souligne le bulletin trimestriel de la Bvmac.
En somme, entre janvier et mars 2025, la Bvmac a poursuivi avec l’atonie qui la caractérise depuis des années. Pour dynamiser ce marché financier plutôt moribond depuis sa création, en dépit des avancées enregistrées, les experts du marché préconisent plusieurs réformes. Il s’agit, par exemple, de la digitalisation des opérations, afin de faciliter l’accès au marché au plus grand nombre, y compris les membres de la diaspora ; ou encore du fractionnement des titres, dans l’optique de permettre aux petits investisseurs de profiter des opportunités de la bourse, etc. Certaines de ces réformes souhaitées ont d’ores et déjà été introduites dans le nouveau règlement général du marché, adopté par le régulateur (Cosumaf) le 5 mars 2025, puis par le Conseil d’administration de la Bvmac le 24 avril 2025.
Brice R. Mbodiam
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