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Conditions de travail: esclavage moderne chez Fokou révélé!


Des températures atteignant 50 degrés sans équipement de protection, un salaire journalier de seulement 2500 FCFA et des menaces de licenciement en cas de réclamation. Telle est la réalité quotidienne des manœuvres de la cartonnerie Fokou située au port de Douala. Dans un témoignage poignant recueilli par notre rédaction, ces travailleurs dénoncent des « conditions d’esclavage » imposées sous la supervision d’un directeur général de nationalité tunisienne. Cette situation soulève de graves questions sur le respect du droit du travail dans certaines entreprises phares de l’économie camerounaise.

Pratiques inhumaines révélées par les employés de la cartonnerie

Le tableau dépeint par les employés de cette filiale du groupe Fokou Bernard est alarmant. Sans contrat formel et considérés comme de simples manœuvres, ces travailleurs affrontent quotidiennement des conditions extrêmes sans les protections minimales requises.

«Nous travaillons dans des conditions difficiles à des températures allant jusqu’à 50 degrés sans équipement de protection individuelle ni même une tenue conforme pour un salaire journalier de 2500 FCFA, contraints de le faire pour joindre les deux bouts», témoigne l’un des employés.

La gestion des salaires, confiée à un sous-traitant appelé « Miss Cameroun », amplifie leur précarité. Selon leurs déclarations, des semaines de paie sont régulièrement amputées sans justification claire, et toute contestation entraîne des menaces de renvoi immédiat.

L’accès même au lieu de travail constitue un défi quotidien. Ne disposant pas des accréditations officielles pour entrer au port de Douala, ces travailleurs sont souvent contraints de verser des sommes personnelles aux agents de sécurité pour accéder à l’usine.

«Au quotidien, il est difficile pour nous de nous rendre au travail car n’étant que des manœuvres non employés, nous n’avons pas les accès portuaires et parfois nous sommes retenus à l’entrée du port, déboursant parfois de l’argent pour y entrer», précisent-ils.

Face à cette situation, les travailleurs formulent trois revendications précises adressées directement à Bernard Fokou, propriétaire du groupe:

  • Le remplacement du directeur général actuel, qu’ils qualifient de « tortionnaire« 
  • Le retrait de la gestion salariale au sous-traitant Miss Cameroun
  • La réévaluation du salaire journalier à 5000 FCFA, considéré comme « raisonnable » compte tenu de leurs responsabilités familiales

Les conditions de travail décrites soulèvent de sérieuses préoccupations quant au respect du Code du travail camerounais et des conventions internationales ratifiées par le pays. L’absence d’eau potable dans un environnement où la température avoisine les 50 degrés représente notamment un risque majeur pour la santé des travailleurs.

Le groupe Fokou, fleuron entrepreneurial camerounais, va-t-il réagir à ces graves accusations qui ternissent son image de créateur d’emplois et de richesse nationale?

Par Laurent Diby pour 237online.com



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