Une affaire de féminicide bouleverse la région du Moungo. B. Fongang, un opérateur du secteur des transports dans la quarantaine, a été appréhendé lundi à Loum par la gendarmerie après la mort suspecte de son épouse Malvina Tsafack, âgée de 32 ans et mère de cinq enfants. Le suspect, recherché depuis dimanche, avait déposé sa femme inanimée chez ses beaux-parents à Bojongo, quartier de Bonabéri, avant de disparaître précipitamment. Cette arrestation intervient dans un contexte où les violences conjugales restent un phénomène préoccupant au Cameroun.
Violence conjugale Douala : le macabre scénario qui soulève l’indignation
Les circonstances entourant ce drame sont particulièrement troublantes.
« Le sommeil de Malvina était long. La femme allongée sur le canapé n’a pas bougé depuis son arrivée », témoigne une source proche de la famille, décrivant le moment où les proches ont commencé à s’inquiéter.
Selon les informations recueillies auprès des sources policières, les événements se sont déroulés dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 avril, après que le couple ait assisté à une cérémonie de mariage dans une salle des fêtes à Bonabéri, dans l’arrondissement de Douala IV.
Aux environs de 5 heures du matin ce dimanche, B. Fongang s’est présenté au domicile des parents de sa femme à Bojongo. C’est Jojo, le frère cadet de la victime, qui lui a ouvert la porte et a constaté que sa sœur semblait endormie dans les bras de son beau-frère.
Après avoir déposé sa femme sur un canapé, le suspect a quitté précipitamment les lieux. Ce n’est que plus tard, voyant que Malvina ne se réveillait pas, que la famille a fait appel à une voisine infirmière qui a constaté le décès.
L’examen du corps à la morgue de l’hôpital de district de Bonassama a révélé des signes évidents de violence : poitrine enfoncée d’un côté et bras gauche présentant des signes de fracture ou de torsion. Ces observations ont conduit à la conclusion que la jeune femme aurait succombé à des coups.
D’après les témoignages recueillis dans le voisinage du couple à Bonambappè et les déclarations de la famille, Malvina Tsafack était régulièrement victime de violences conjugales. Un riverain a notamment signalé avoir été témoin de onze occurrences de violence.
Suite à son interpellation, le suspect a été ramené à Douala où il se trouve actuellement en détention préventive dans une unité de police. L’enquête se poursuit pour déterminer les circonstances exactes du décès.
Ce drame met en lumière la persistance des violences faites aux femmes dans la société camerounaise, malgré les campagnes de sensibilisation et les dispositifs légaux mis en place pour lutter contre ce fléau.
Selon les associations de défense des droits des femmes, les cas de féminicides restent insuffisamment documentés au Cameroun, bien que le phénomène soit en hausse constante dans plusieurs régions du pays.
Pensez-vous que les mesures actuelles de lutte contre les violences conjugales sont suffisantes au Cameroun ?
