La sécurité routière au Cameroun prend un nouveau tournant. Vendredi dernier à Yaoundé, une rencontre historique a réuni la Gendarmerie nationale et les syndicats de transport routier pour aborder la recrudescence alarmante des assassinats de chauffeurs. Cette concertation exceptionnelle, présidée par le colonel Raymond Boum Bissoue, directeur central adjoint de la coordination, marque un front commun inédit contre l’insécurité croissante qui frappe particulièrement les chauffeurs de taxi à Yaoundé et les conducteurs de moto-taxis à Edéa, devenant une préoccupation nationale majeure.
Lutte contre l’insécurité routière : la stratégie commune dévoilée
La situation est grave et les témoignages recueillis lors de cette réunion à huis clos sont édifiants. « Nous déplorons les assassinats des chauffeurs de taxis dans la ville de Yaoundé et des conducteurs de motos-taxis à Edéa. En tant que transporteurs routiers, nous devons participer à la lutte contre l’insécurité routière. Après avoir commis les crimes, les assassins exploitent nos engins », a déclaré Pierre Nyemeck Ntamack, président de la Confédération des syndicats des transports.
Cette collaboration stratégique vise à mettre fin non seulement aux crimes ciblant les transporteurs, mais aussi à optimiser les contrôles routiers, particulièrement sur les corridors transfrontaliers. Le nombre excessif de postes de contrôle, jugé contre-productif par les transporteurs, a été spécifiquement abordé lors des discussions.
Le colonel Raymond Boum Bissoue a voulu rassurer les syndicalistes en affirmant que « la Gendarmerie reste ouverte aux syndicalistes. Ceci, pour qu’en toute situation et à tout moment où il y a des soucis, qu’ils reviennent vers nous et que de manière concertée, nous trouvions très rapidement des solutions ».
Cette main tendue s’accompagne d’un engagement concret : des descentes inopinées conjointes sur le terrain pour vérifier l’implémentation effective des mesures convenues. Une approche pragmatique qui rompt avec les habitudes du passé où les décisions restaient souvent théoriques.
La rencontre, organisée sous l’égide du secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense chargé de la Gendarmerie nationale, Galax Etoga, s’inscrit dans une démarche plus large de recherche de « solutions durables aux préoccupations communes sur les axes routiers ».
Cette collaboration entre forces de l’ordre et professionnels du transport pourra-t-elle effectivement réduire les crimes ciblant les chauffeurs et améliorer la sécurité globale sur les routes camerounaises ?