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Coût immobilier Cameroun ► 55 milliards pour un palais 💸


Un gouffre financier d’une ampleur inédite vient d’être officialisé en pleine crise économique. Le nouveau siège de l’Assemblée nationale du Cameroun, baptisé « Palais de Verre Paul Biya » le 25 avril 2025, a coûté la somme astronomique de 55 milliards FCFA, soit environ 83 millions d’euros. Ce montant vertigineux représente près de 3 milliards FCFA par étage pour cette structure de 15 niveaux, suscitant de vives interrogations sur la pertinence d’un tel investissement alors que le pays fait face à d’importants défis socio-économiques.

Coût immobilier : 1,5 million FCFA par mètre carré qui questionne

Les chiffres donnent le vertige. Pour une superficie totale de 37 500 m², le ratio atteint près de 1,5 million FCFA par mètre carré, un montant déconnecté des standards du marché immobilier local, même pour les constructions haut de gamme.

« À titre de comparaison, les immeubles de bureaux de standing à Yaoundé se négocient habituellement entre 350 000 et 600 000 FCFA le mètre carré », souligne un expert immobilier indépendant qui préfère garder l’anonymat.

Cette disproportion soulève d’importantes questions sur le processus d’appels d’offres, la transparence des contrats et l’optimisation des dépenses publiques.

Le financement de ce projet pharaonique s’inscrit dans le cadre de la coopération Chine-Cameroun, formule diplomatique qui masque souvent une réalité plus crue : il s’agit d’un prêt qui alourdira la dette nationale pour plusieurs générations.

Pendant que l’élite politique s’installera dans un hémicycle de 480 places et organisera des banquets dans une salle pouvant accueillir 1 000 personnes, de nombreux hôpitaux du pays manquent d’équipements de base et des écoles continuent d’accueillir des élèves sous des abris de fortune.

La cérémonie de baptême, présidée par Cavaye Yeguie Djibril, a consacré ce bâtiment au nom du président Paul Biya. Un choix qui traduit une personnalisation inquiétante des institutions publiques, censées incarner la pérennité de l’État au-delà des individus qui les dirigent temporairement.

Cette dépense colossale intervient dans un contexte où le taux de pauvreté national dépasse 37%, où l’accès à l’eau potable et à l’électricité reste problématique pour une large partie de la population, et où les infrastructures routières se dégradent faute d’entretien.

Ramené au budget annuel de certains ministères sociaux comme l’Éducation de base ou la Santé publique, ce montant de 55 milliards FCFA aurait pu financer des programmes d’impact direct sur les conditions de vie des Camerounais.

Combien d’écoles, de centres de santé ou de kilomètres de routes aurions-nous pu construire avec un budget de 55 milliards FCFA, et quel serait l’impact réel sur le développement de notre pays?

Par Laurent Diby pour 237online.com



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