DERNIÈRE MINUTE : Des centaines de Camerounais brutalement expulsés de Guinée équatoriale ce 22 avril après une rixe entre commerçants. Beaucoup étaient en situation régulière, selon des sources locales.
Une nouvelle vague d’expulsions massives de ressortissants camerounais depuis la Guinée équatoriale secoue la frontière sud du pays. Selon les informations recueillies par 237online, environ 500 Camerounais ont été refoulés en moins de 24 heures à Kye-Ossi, ville frontalière. Ce mouvement brutal intervient dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes entre les deux nations voisines.
Origines du conflit : une simple dispute commerciale transformée en crise diplomatique
L’incident déclencheur de cette expulsion massive? Une banale dispute entre commerçants camerounais et équato-guinéens qui a rapidement dégénéré en affrontement violent. « Les autorités guinéennes ont réagi de façon disproportionnée en procédant à des arrestations systématiques de nos compatriotes, sans distinction entre ceux impliqués dans la rixe et les autres », explique un officiel camerounais qui a requis l’anonymat.
Plus inquiétant encore, parmi les personnes expulsées figureraient de nombreux Camerounais en situation parfaitement régulière, possédant tous les documents requis par la législation équato-guinéenne. Ce fait soulève de sérieuses questions sur la légalité de ces expulsions au regard du droit international.
Récurrence inquiétante et conséquences dévastatrices pour les expulsés
Ce n’est pas la première fois que de tels événements se produisent. En 2024, plusieurs vagues d’expulsions similaires avaient déjà été enregistrées, suivant un schéma identique : arrestations massives, procédures expéditives et refoulement forcé vers le Cameroun.
Les témoignages recueillis à Kye-Ossi dressent un tableau alarmant. « J’ai tout perdu en quelques heures. Mes biens, mon commerce, mes économies… Tout est resté là-bas », confie Ahmed N., l’un des expulsés, encore sous le choc. Selon plusieurs victimes, des actes de pillage et de spoliation accompagnent systématiquement ces opérations, la gendarmerie équato-guinéenne fermant les yeux sur ces violations flagrantes.
Un responsable local de Kye-Ossi confirme : « Nous sommes débordés par l’afflux soudain de ces compatriotes qui arrivent souvent sans rien, pas même leurs papiers d’identité. Certains vivaient en Guinée équatoriale depuis plus de 15 ans ».
Les autorités camerounaises, interpellées sur cette situation, évoquent des « discussions diplomatiques en cours » mais restent évasives quant aux mesures concrètes envisagées pour protéger leurs ressortissants et leur faciliter une réintégration économique et sociale.
Face à cette crise humanitaire qui s’amplifie, la question se pose : jusqu’à quand les relations entre le Cameroun et la Guinée équatoriale resteront-elles marquées par ces tensions cycliques aux conséquences dévastatrices pour les populations?