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Gros bras au Cameroun • Interdiction formelle par Atanga Nji!


Alerte : Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, vient d’adresser une correspondance officielle aux gouverneurs des dix régions camerounaises concernant l’utilisation illégale de « gros bras » dans les procédures de recouvrement forcé. Cette pratique, contraire à la législation en vigueur, s’est dangereusement répandue sur les sites de litiges fonciers, provoquant de graves atteintes à l’ordre public.

Le phénomène des gros bras au Cameroun prend des proportions alarmantes dans les opérations de recouvrement de créances et d’expulsions. Dans une lettre ferme adressée aux gouverneurs des régions, le ministre Paul Atanga Nji dénonce formellement le recours à ces groupes d’individus qui agissent en lieu et place des forces de maintien de l’ordre légalement habilitées. Ces milices à la solde de particuliers se caractérisent par des méthodes brutales et des voies de fait qui perturbent gravement la quiétude sociale.

Milices privées Cameroun : Une pratique formellement interdite par la loi

Le ministre rappelle avec fermeté que selon l’article 1er, alinéa 3 de la loi n° 97/021 du 10 septembre 1997 relative aux activités privées de gardiennage, modifiée et complétée par la loi n° 2014/024 du 23 décembre 2014, « la constitution et l’entretien des milices privées sont interdits sur toute l’étendue du territoire national ».

« Ces individus opèrent souvent en toute impunité, créant un climat d’insécurité et de peur parmi les populations », explique Me Joseph Tchoungang, avocat. « Dans certaines localités, notamment à Douala et Yaoundé, nous avons recensé plus de 35 cas de violences perpétrées par ces ‘gros bras’ au cours du premier trimestre 2025. »

Cette situation est d’autant plus préoccupante que ces milices privées interviennent particulièrement dans les litiges fonciers, un domaine déjà sensible au Cameroun où plus de 60% des affaires judiciaires concernent le foncier selon les statistiques du Ministère de la Justice.

Recouvrement forcé au Cameroun : La procédure légale clairement réaffirmée

Dans sa correspondance, Paul Atanga Nji précise que l’usage de la contrainte publique dans le cadre du recouvrement forcé des créances doit se faire conformément aux dispositions de la loi n° 2023/011 du 25 juillet 2023 régissant les garanties et le recouvrement des créances par les entités publiques bénéficiaires du privilège du Trésor.

À cet effet, les porteurs de contrainte et les huissiers de justice peuvent requérir le concours des forces de maintien de l’ordre, mais uniquement sous réserve de l’accord préalable des Autorités Administratives compétentes.

« Cette clarification était nécessaire car nous observions une privatisation dangereuse de la force publique », commente le sociologue Dr. Eugène Mballa de l’Université de Yaoundé I. « Les conséquences sociales sont graves, avec des familles brutalement expulsées sans respect des procédures légales. »

Le ministre exhorte donc les gouverneurs à « mettre définitivement un terme à ce phénomène de ‘gros bras’ » dans leurs unités de commandement respectives, tout en tenant « la main ferme à la mise en œuvre diligente » de ces directives.

Face à cette situation, la question qui se pose désormais est de savoir quelles mesures concrètes seront mises en place pour assurer l’application effective de cette directive ministérielle et protéger les citoyens contre ces pratiques illégales ?

Par Alain-Claude Ndom pour 237online.com



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