Le royaume de Baboné, village situé dans le département du Haut-Nkam et la Région de l’Ouest camerounais, s’apprête à dire un dernier adieu à son souverain. Sa Majesté Tchualieu II Fansi Théodore, décédé en décembre 2024, sera inhumé le 19 avril 2025 lors d’une cérémonie qui s’annonce grandiose et émouvante pour honorer ses 36 années de règne à la tête de cette chefferie de 2e degré de l’arrondissement de Bafang.
Un monarque visionnaire aux qualités humaines exceptionnelles
Comme le relate le journaliste William Tchango dans un vibrant hommage partagé par 237online.com, le défunt chef Baboné était un souverain doté de qualités humaines remarquables qui transcendaient le simple exercice du pouvoir traditionnel. « L’unité, l’épanouissement et le rayonnement des filles et fils Baboné valaient plus que tout à ses yeux et il ne ménageait aucun effort pour impulser et/ou soutenir toute initiative allant dans le sens de la promotion du Développement et de la visibilité de son royaume », témoigne le journaliste qui a eu le privilège de côtoyer le monarque.
Parmi ses réalisations marquantes figure le Festival culturel Ntee-Ntukwa, qu’il avait personnellement conçu et dont la première édition s’est tenue en 2017 avec la participation active de tous les Babonés dispersés à travers le monde. Cette initiative illustre parfaitement la vision moderne que portait Tchualieu II pour son peuple, alliant préservation des traditions et ouverture sur le monde.
Un héritage de réconciliation et d’humilité
Le règne de Sa Majesté Tchualieu II n’a pas été exempt de défis. « Les nombreux challenges, batailles et combats justifiés ou non qui auront rythmé ses 36 années de règne ne lui ont assurément pas rendu l’exercice aisé », note William Tchango. Cependant, la sagesse acquise au fil de ces épreuves a permis au chef, avant son « départ pour le moins inattendu », de poser les fondements d’une réconciliation profonde et durable entre ses sujets éparpillés sur tous les continents.
Ce qui distinguait particulièrement ce monarque était son humilité exceptionnelle. Sans jamais prétendre à la perfection, il savait reconnaître ses erreurs et solliciter le pardon – une qualité « plutôt rare chez les monarques », comme le souligne le journaliste.
Alors que la communauté de Baboné se prépare à rendre un dernier hommage à son chef bien-aimé le 19 avril prochain, une page importante de l’histoire de cette chefferie se tourne. La cérémonie sera également l’occasion de découvrir qui a été choisi pour poursuivre l’œuvre du défunt souverain, perpétuant ainsi la lignée royale et l’héritage de Tchualieu II Fansi Théodore.