Le Palais des Congrès de Yaoundé a vibré lors de la cérémonie du Ballon d’Or camerounais où Naomi Leslie Ndjoah Eto a été sacrée meilleure joueuse du championnat Guinness Super League. Un couronnement mérité mais teinté de mystère en raison de l’absence remarquée de la principale intéressée, laissant sa mère monter sur scène pour recevoir le prestigieux trophée à sa place.
Dans un pays où le football féminin lutte encore pour sa reconnaissance, le sacre de Naomi Leslie Ndjoah Eto résonne comme une victoire symbolique. Athlète d’exception dotée d’une technique raffinée et d’un sens du but redoutable, elle a surclassé toutes ses concurrentes cette saison. Pourtant, son absence à la cérémonie a soulevé de nombreuses questions et alimenté les spéculations.
La soirée a également mis en lumière d’autres talents féminins qui transforment le paysage sportif national. Alice Flora Kameni a remporté le Soulier d’Or de la Guinness Super League, tandis que Biya Cathy a été désignée meilleure gardienne de but. Le titre de révélation de l’année est revenu à Tiwa Melong Lys Fraîche, confirmant l’émergence d’une nouvelle génération prometteuse.
Le club Lekie Football filles a été sacré club féminin de l’année, couronnant un travail de fond remarquable dans la formation et la promotion des talents féminins. Ces distinctions multiples témoignent d’une professionnalisation croissante du football féminin au Cameroun.
Le parcours de Naomi Leslie Ndjoah Eto incarne les défis et les espoirs du football féminin camerounais. Issue d’un milieu modeste, elle a dû surmonter d’innombrables obstacles pour s’imposer dans un univers encore largement dominé par les hommes. Son talent exceptionnel, sa persévérance et sa détermination l’ont propulsée au sommet malgré le manque de structures adéquates et de reconnaissance médiatique.
Dans un contexte où la réconciliation entre Samuel Eto’o et le ministre des Sports Narcisse Mouelle Kombi a marqué la soirée, l’absence de Naomi pourrait paradoxalement contribuer à mettre en lumière les défis spécifiques auxquels sont confrontées les footballeuses camerounaises. Ce Ballon d’Or pourrait ainsi devenir un symbole puissant pour l’avenir du football féminin au Cameroun.
Les observateurs espèrent que cette consécration individuelle pourra se traduire par des avancées concrètes pour l’ensemble du football féminin: meilleurs salaires, infrastructures dédiées, couverture médiatique accrue et respect égal à celui accordé aux hommes. Car comme le disait une ancienne internationale camerounaise, “nos trophées brillent autant que ceux des hommes, mais nos conditions de jeu restent dans l’ombre.”
