La Gendarmerie nationale camerounaise vient de franchir un cap décisif dans sa bataille contre l’insécurité routière. Déployant une flotte de drones sophistiqués sur les axes les plus accidentogènes du pays, les forces de l’ordre ont réalisé une moisson spectaculaire d’infractions qui seraient passées inaperçues avec les méthodes traditionnelles de contrôle. Cette initiative technologique, qui s’inscrit dans le cadre de l’opération “Contrôle-Surveillance-Répression”, démontre l’efficacité redoutable de ces yeux électroniques qui ne manquent rien des comportements dangereux des usagers de la route.
En seulement trois jours, du 14 au 16 février 2025, sur l’axe névralgique Pouma-Edéa-Douala, les drones ont permis d’identifier avec précision 86 cas de mauvais dépassements et de chevauchements de ligne continue, des infractions particulièrement dangereuses qui sont souvent à l’origine des accidents les plus meurtriers sur nos routes. Ces opérations ont abouti à la délivrance de 68 amendes forfaitaires et à l’établissement de 18 procès-verbaux, des chiffres qui témoignent de l’ampleur des comportements à risque sur nos routes.
Une équipe spécialisée aux commandes de cette révolution technologique
L’efficacité de ce dispositif repose sur l’expertise d’une équipe d’élite du Service des Transmissions de la Gendarmerie nationale, dirigée par le Capitaine EKEMELA. Ces spécialistes maîtrisent parfaitement l’utilisation de ces technologies de pointe et apportent un soutien crucial aux détachements de prévention routière déployés sur le terrain.
La collaboration entre ces deux unités crée une synergie redoutable : tandis que les drones repèrent les infractions depuis les airs avec une précision chirurgicale, les équipes au sol interviennent pour intercepter les contrevenants. Ce maillage du territoire permet une couverture beaucoup plus large et efficace que les barrages routiers traditionnels, souvent faciles à contourner ou à anticiper par les conducteurs habitués.
Loin de se limiter à une opération ponctuelle, la Gendarmerie poursuit son offensive technologique sur d’autres axes majeurs du réseau routier camerounais. Le week-end suivant, du 21 au 23 février 2025, les équipes se sont déployées sur les tronçons Yaoundé-Boumnyebel-Pouma et Ayos-Abong-Mbang-Bertoua, étendant ainsi cette surveillance high-tech à une partie significative du territoire national.
Une “chasse aux délinquants routiers” qui s’intensifie à l’échelle nationale
La Gendarmerie nationale ne cache pas ses ambitions : à travers une “présence permanente sur l’ensemble des axes routiers du pays”, elle entend poursuivre sans relâche sa “chasse contre les délinquants routiers”. Cette formulation musclée témoigne d’une détermination nouvelle face à un fléau qui fait des milliers de victimes chaque année sur les routes camerounaises.
Cette approche proactive marque un tournant dans la politique de sécurité routière du pays. Plutôt que de se contenter de constater les drames après coup, les autorités misent désormais sur la prévention ciblée et la répression des comportements à risque, grâce à des moyens technologiques qui augmentent considérablement l’efficacité des contrôles.
Les premiers résultats sont encourageants, mais le véritable impact de cette initiative ne pourra être mesuré qu’à long terme, à travers l’évolution des statistiques d’accidents et de mortalité routière. Toutefois, l’effet dissuasif de tels dispositifs pourrait rapidement modifier les comportements des conducteurs, conscients d’être potentiellement observés à tout moment depuis le ciel.
Face aux drames récurrents sur nos routes, comme les récents éboulements à Dschang qui ont suscité l’émoi national et l’appel de Maurice Kamto à “situer les responsabilités”, cette initiative technologique apparaît comme une réponse concrète et moderne à un problème de santé publique majeur au Cameroun.