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CNI en 48h : 206 maires bloquent la réforme !


Une réforme capitale entravée par la lenteur des communes

Une véritable course contre la montre est engagée pour révolutionner le système d’identification au Cameroun. Le projet ambitieux de délivrance des cartes nationales d’identité (CNI) en 48 heures, lancé récemment par les autorités, se heurte à un obstacle majeur : la réticence de nombreuses mairies à mettre des locaux à disposition des services de police. Sur les 374 communes que compte le pays, seules 168 ont répondu positivement à cet appel, soit moins de la moitié. Un constat alarmant qui menace de compromettre cette réforme essentielle pour les citoyens camerounais.

Cette modernisation attendue depuis longtemps vise à mettre fin au parcours du combattant que représente actuellement l’obtention d’une CNI, document pourtant indispensable pour toute démarche administrative. Les délais d’attente actuels – souvent plusieurs mois – constituent un frein considérable au développement économique et social du pays.

Le système des postes d’identification, clé de voûte du dispositif

La nouvelle approche repose sur l’installation de postes d’identification décentralisés dans les communes, permettant ainsi un traitement rapide et efficace des demandes. Ce dispositif, qui s’appuie sur des technologies biométriques avancées, doit faciliter la collecte des données et accélérer considérablement le processus de fabrication des cartes d’identité.

C’est une révolution administrative qui se prépare”, explique un responsable de la Délégation Générale à la Sûreté Nationale (DGSN). “Avec ces postes d’identification répartis sur tout le territoire, nous pourrons non seulement réduire drastiquement les délais de délivrance, mais aussi améliorer la fiabilité de notre système d’identification nationale.”

Le principe est simple : le citoyen se présente au poste d’identification de sa commune, où ses données biométriques sont collectées et transmises instantanément aux services centraux. Une fois le dossier traité, la CNI est produite et renvoyée à la commune pour être remise au demandeur dans un délai maximum de 48 heures. Mais pour que ce système fonctionne, la collaboration des autorités municipales est indispensable. Et c’est précisément là que le bât blesse.

Une fracture administrative qui pénalise les citoyens

Cette situation crée une véritable fracture entre les Camerounais selon leur lieu de résidence. Ceux qui habitent dans les 168 communes ayant déjà répondu favorablement pourront bientôt bénéficier de ce service accéléré, tandis que les autres devront continuer à subir les lenteurs administratives actuelles.

L’inaction de 206 maires soulève des questions sur les raisons de cette réticence. S’agit-il d’un manque de moyens, d’une défaillance de communication, ou plus inquiétant, d’une résistance délibérée au changement ? Certains observateurs pointent du doigt l’existence de réseaux parallèles qui prospèrent sur la lenteur administrative actuelle, et qui pourraient voir d’un mauvais œil cette modernisation synonyme de transparence.

Face à cette situation, les autorités centrales ont lancé un nouvel appel pressant aux maires récalcitrants, leur rappelant leur devoir de coopération avec les services de l’État. Des mesures incitatives seraient également à l’étude pour encourager les communes à s’engager rapidement dans ce processus de modernisation.

Pour les citoyens camerounais, l’enjeu est de taille : au-delà de la simple commodité administrative, la possession d’une CNI représente la porte d’entrée vers l’exercice de nombreux droits civiques et l’accès à des services essentiels. En cette période pré-électorale, la question prend une dimension particulièrement sensible, le document étant indispensable pour s’inscrire sur les listes électorales.

L’avenir dira si l’objectif ambitieux de délivrer des CNI en 48 heures deviendra une réalité sur l’ensemble du territoire national, ou s’il restera un privilège réservé à une partie seulement de la population camerounaise. Dans tous les cas, les prochaines semaines seront déterminantes pour l’avenir de cette réforme capitale.

Par Joël Ngassa pour 237online.com



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