Dans un contexte politique déjà tendu, le Cameroun assiste à une confrontation inattendue entre le pouvoir et certains évêques. Le président de l’Assemblée nationale, Cavayé Yeguié Djibril, s’est récemment positionné comme un rempart face à cette contestation, défendant ardemment le candidat naturel du RDPC, Paul Biya, en vue de l’élection présidentielle de 2025.
La révolte des évêques contre Biya
La contestation émerge principalement du Grand Nord du Cameroun, où des évêques, dont Barthélémy Yaouda Hourgo de Yagoua, s’opposent vigoureusement à une nouvelle candidature de Paul Biya. Ces voix ecclésiastiques, bien que minoritaires, cherchent à rallier les fidèles autour d’un discours critique envers la longévité du pouvoir en place. Cette situation a suscité une réponse rapide et coordonnée de la part des alliés de Biya, illustrant une tension palpable entre l’Église et l’État.
Cavayé Yeguié Djibril : Le bouclier de Biya
Face à cette grogne, Cavayé Yeguié Djibril a multiplié les actions pour éteindre la contestation. Après une rencontre stratégique au Palais de l’Unité le 10 janvier 2025, il a orchestré une série de réunions et de meetings dans l’Extrême-Nord, sa région d’origine. Sa stratégie inclut des appels à l’unité, des motions de soutien à Paul Biya, et même l’organisation de séances de prières interreligieuses à travers le septentrion, visant à renforcer le soutien populaire au président sortant.
Stratégies et manipulations politiques
Dans un discours prononcé à Maroua le 22 janvier, Cavayé Yeguié Djibril a qualifié les propos des évêques contestataires d’« inacceptables » et a appelé à la vigilance contre toute tentative de division. Il a également évoqué le danger de confier le pays à un “diable inconnu”, renforçant ainsi l’image de Paul Biya comme le “meilleur risque” pour le Cameroun. Cette approche montre non seulement une défense du statu quo mais aussi une manipulation habile des sentiments religieux et politiques pour consolider le soutien à Biya.
Les actions de Cavayé Yeguié Djibril ne se limitent pas à la parole; elles s’étendent à des mesures concrètes comme l’envoi de délégations religieuses à Yaoundé pour prier en faveur du président. Cette fusion des sphères religieuse et politique est symptomatique d’un pays où le clivage entre soutien et contestation peut être aussi profond que les convictions spirituelles.