Le collectif Stop Féminicide 237 a déposé une pétition au ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (Minproff) le 10 décembre dernier, dans le cadre de la lutte contre les féminicides au Cameroun. Dans cet entretien la Responsable de l’Ong revient sur leurs attentes vis à vis des pouvoirs publics.
Dans le cadre de la lutte pour la protection des droits de la femme et de la jeune fille vous avez déposé une pétition dans certaines administrations. En quoi consiste-t-elle?
C’est une pétition que nous avons adressé dans le cadre des 16 jours d’activisme qui est ici en lien avec notre plaidoyer que nous portons au niveau de notre collectif Stop Feminicide 237 pour améliorer les conditions et le système de protection des femmes et des filles au Cameroun. Cette pétition nous l’avons lancé pendant la journée de la femme africaine le 31 juillet dernier. Nous avons appelé et mobilisé les gens pour signer cette pétition que nous avons déposé auprès des autorités compétentes (Minproff, Minas, Minjustice …) afin qu’elles voient l’intérêt et surtout la mobilisation du public autour de la question des féminicides au Cameroun afin que celles-ci travaillent également à mieux arranger les choses et faire en sorte qu’en terme de protection, les femmes et les filles soient mieux protégées.
1025 signatures ont été faites. 97% des personnes ayant signé cette pétition sont des Camerounais et le reste constitué des étrangers qui s’intéressent également à la cause de la femme camerounaise.
Quels sont vos objectifs ?
Nos objectifs ici c’est de montrer l’intérêt et l’attachement que les gens ont concernant la cause de la femme et de la jeune fille camerounaise, montrer aux autorités que nous sommes engagés sur le terrain, en tant qu’organisation nous travaillons sur le sujet. Le grand public également est touché par cette question des féminicides au Cameroun et souhaite des réformes pour un changement perain et des mesures concrètes.
Quelles sont vos attentes vis-à-vis des pouvoirs publics et autres instances internationales ?
Nous avons également touché le ministère de Affaire sociales, le ministère de la Justice, des instances internationales, Onufemmes, UNFPA et le Centre des Nations unies pour la démocratie, enfin nous avons touche la Présidence parce que nous pensons qu’ils ont un pouvoir de décision décisif concernant ce sujet. Il faut le rappeler en 2023 nous avions déjà adressé une lettre à la présidence de la République concernant les cas de féminicides au Cameroun et donc nous réitérons notre plaidoyer.
En 2023 quand nous avons adressé notre lettre à la Présidence on nous a fait part de ce qu’il y avait quelques mesures qui étaient déjà en cours notamment la mise en place des gender desks dans les commissariats et les gendarmeries pour accueillir les femmes victimes de violence.
En novembre 2023 le Minproff a annoncé en grande pompe le projet d’élaboration de loi contre les violences faites aux femmes et aux filles au Cameroun. Et c’est justement dans ce cadre que nous sortons réitérer notre souhait de voir ce projet émerger parce que nous ne voulons pas de promesses vaines.
Au delà de ce projet nous avons émis d’autres recommandations notamment le projet de création d’une cour spécialisée sur le traitement des violences intra familiales, la création des refuges pour les femmes dans tous les dix régions du Cameroun. (…) Nous souhaitons que le Minproff qui est notre ministère continue d’être mobilisé pour que nous atteignons nos objectifs et également de mettre en œuvre les recommandations que la société civile notamment les organisations de femmes, des organisations féministes, comme la nôtre, demandent à ce qu’on mette en pratique pour pouvoir concrétiser la protection des femmes.