Une page se tourne dans le secteur brassicole camerounais. L’équipe de 237online.com vous dévoile les dessous d’un consensus historique qui met fin à des mois de tension sur les prix de la bière, un sujet qui passionne et divise les Camerounais.
Après huit mois de bras de fer et une hausse unilatérale des prix dépassant les 25% dans certains points de vente, les acteurs du secteur brassicole semblent enfin avoir trouvé un terrain d’entente. Cette évolution survient dans un contexte particulièrement tendu, marqué par une accumulation de défis sans précédent :
- La pandémie de COVID-19 et ses séquelles
- L’explosion des coûts du fret maritime
- La flambée des prix des matières premières
- L’augmentation du droit d’Assise
- La hausse des tarifs du gaz et de l’électricité
“Nous sortons du noir pour la lumière”, déclare avec soulagement Valery Ntendie, président du Syndicat national des exploitants des débits de boissons du Cameroun (Synedebocam). Cette métaphore illustre parfaitement la transition d’un système opaque vers une tarification plus transparente.
Le prix public conseillé de 650 FCFA, rappelé fermement par le ministre du Commerce, s’applique désormais clairement aux ventes à emporter. Une distinction fondamentale qui permet de comprendre la réalité du marché camerounais où :
- 98% des bars pratiquent la vente à consommation directe
- Les services additionnels justifient des variations de prix
- La catégorisation des établissements influence la tarification
- Les coûts opérationnels diffèrent selon les prestations offertes
Roger Tapa, président du SYNEDEBOC, apporte un éclairage crucial sur les pratiques de consommation : “Les Camerounais aiment rester autour d’une table, ils aiment discuter en prenant un pot”. Cette réalité sociale justifie une tarification adaptée aux services fournis :
- Location d’espace
- Climatisation
- Service à table
- Nettoyage des verres
- Personnel de service
- Ambiance et confort
La structure des prix varie ainsi considérablement selon l’établissement :
- 4000 FCFA au Hilton
- 1500 FCFA dans les snacks climatisés
- Prix variables dans les bars de quartier
Cette échelle tarifaire reflète la diversité des prestations et des investissements :
- Aménagements spécifiques
- Équipements (ventilateurs, réfrigérateurs)
- Personnel qualifié
- Produits d’entretien
- Services annexes
Le véritable enjeu, selon les consommateurs, n’est plus tant le prix que la disponibilité des produits. La rareté de certaines marques crée une frustration plus importante que les variations tarifaires. Cette situation force parfois les clients à se rabattre sur des choix par défaut, créant ce que les professionnels appellent un “régime de goût forcé”.
Les acteurs du secteur s’accordent sur un point crucial : la stabilisation des prix doit s’accompagner d’une amélioration de l’approvisionnement. Comme l’explique Valery Ntendie : “Si ça peut aider les entreprises à finir leur programme d’investissement pour le Cameroun et libérer facilement les produits […] ce serait une bonne chose.”
Cette clarification du marché devrait permettre :
- Une meilleure planification des investissements
- Une amélioration de la distribution
- Une stabilisation des prix à moyen terme
- Une meilleure satisfaction des consommateurs
