
Une enquête exclusive de Jeune Afrique révèle l’ampleur du sabotage systématique des carrières internationales par le pouvoir de Yaoundé. Depuis les années 1990, le Cameroun, jadis pourvoyeur de hauts fonctionnaires internationaux sous Ahidjo, voit ses talents systématiquement écartés des postes stratégiques.
Une doctrine du soupçon institutionnalisée
D’après nos confrères de Jeune Afrique, une note signée par Léopold Ferdinand Oyono théorise cette méfiance maladive envers les carrières internationales. Le régime, obsédé par les « fiches de présidentiables« , préfère étouffer toute émergence de figures potentiellement dangereuses pour son maintien au pouvoir.
Le cas Zeufack révélateur d’un système
Comme le détaille l’enquête de Jeune Afrique, le silence assourdissant de Yaoundé face à la candidature d’Albert Zeufack à la présidence de la BAD illustre parfaitement cette politique du sabotage. Malgré son profil exceptionnel et le soutien de plusieurs chefs d’État africains, le pouvoir reste muet, sacrifiant une opportunité historique pour le pays.
Cette politique d’auto-sabotage, qui transforme les talents camerounais en « orphelins de l’international » selon l’expression du think tank HCCP, témoigne d’un régime plus préoccupé par sa survie que par le rayonnement du pays. L’histoire de Philippe Camille Akoa, littéralement abandonné dans l’antichambre du bureau d’António Guterres, restera comme le symbole de cette tragédie nationale.