Un acte de violence inouï secoue le Cameroun. Le Père Christophe Komla, prêtre d’origine togolaise, a été brutalement assassiné à Yaoundé, plongeant le pays dans l’effroi et soulevant de graves questions sur la sécurité nationale. Cet événement tragique marque un tournant sombre dans l’histoire récente du pays.
Une exécution choquante en plein cœur de Yaoundé
Le soir du 7 octobre 2024 restera gravé dans les mémoires comme une nuit d’horreur à Mvolyé, Yaoundé. Le Père Christophe Komla, curé de la paroisse Saint Pierre et Paul Zouzoui dans le diocèse de Yagoua, a été froidement abattu par des assaillants à moto. Cinq balles ont atteint l’homme de Dieu, le laissant sans vie à l’entrée du provincialat de la communauté des CICM.
« C’est un acte de barbarie qui défie l’entendement », s’indigne le Père Jean-Marie, collègue de la victime, interrogé. « Le Père Komla était un homme de paix, dévoué à sa communauté. Qui pouvait vouloir sa mort ? »
Une insécurité grandissante qui alarme la communauté internationale
Cet assassinat s’inscrit dans un contexte sécuritaire de plus en plus préoccupant au Cameroun. L’ambassade de France a récemment mis en garde ses ressortissants contre les sorties à Douala, en raison du phénomène des « microbes » – ces gangs de jeunes délinquants semant la terreur.
« Le Cameroun devient un Far West« , s’alarme un prêtre. « Les chancelleries européennes s’inquiètent, et à juste titre. Il est temps que nos autorités prennent la mesure de la gravité de la situation.«
La perte du Père Komla est un coup dur pour l’Église catholique camerounaise, déjà éprouvée par l’assassinat de Monseigneur Yves Plumey en 1991 à Ngaoundéré et de Mgr Jean-Marie Benoît Balla il y a sept ans. La communauté religieuse est en état de choc.
Une enquête sous haute pression
Les autorités camerounaises ont rapidement réagi, promettant une enquête approfondie. Le corps du Père Komla a été transféré à la morgue de l’hôpital central de Yaoundé, tandis que les forces de l’ordre intensifient leurs investigations.
L’assassinat du Père Komla met en exergue les multiples défis sécuritaires auxquels le Cameroun est confronté. Entre la menace terroriste dans le Nord, les tensions dans les régions anglophones, et la montée de la criminalité urbaine, le pays fait face à une équation complexe. Mgr Samuel Kleda, archevêque de Douala, exprime sa douleur : « Nous sommes profondément attristés et choqués par cet acte odieux. La violence n’a pas sa place dans notre société, encore moins contre des hommes de Dieu. »
