Dans une initiative sans précédent visant à endiguer la montée de l’insécurité, les autorités camerounaises ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Le préfet du département du Wouri, Sylyac Marie Mvogo, a annoncé ce mercredi 09 octobre 2024 la mise en place d’un dispositif de sécurité renforcé dans la capitale économique du pays. Cette décision audacieuse suscite déjà de vives réactions au sein de la population doualaise.
Un maillage sécuritaire inédit pour Douala
Face à la recrudescence des actes de délinquance et de criminalité, les autorités ont opté pour une approche musclée. Le plan d’action prévoit l’installation de postes fixes de contrôle mixte, alliant les forces de gendarmerie et de police. Ces points de contrôle stratégiques seront disséminés dans les zones jugées à risque, couvrant ainsi les principaux foyers criminogènes, lieux de distraction et de forte affluence.
Selon les informations recueillies par 237online.com, pas moins de 18 postes de contrôle seront déployés à travers la ville. Parmi les points névralgiques ciblés, on retrouve des lieux emblématiques tels que Shell New Bell, le Marché des Fleurs, ou encore le carrefour Ndokoti. Cette cartographie minutieuse des zones sensibles témoigne d’une volonté de quadriller efficacement le territoire urbain.
Des missions claires pour une sécurité renforcée
Les objectifs assignés à ces nouveaux postes de contrôle sont multiples et ambitieux. Au-delà de la simple présence dissuasive, les forces de l’ordre auront pour mission de :
- Procéder à l’identification et au filtrage systématique des individus
- Effectuer des fouilles approfondies des véhicules suspects
- Lutter activement contre le trafic de carburant frelaté et la contrebande
- Endiguer la circulation de substances psychotropes et hallucinogènes
Cette approche globale vise à s’attaquer aux racines mêmes de l’insécurité, en ciblant non seulement les actes criminels, mais aussi les activités illicites qui les alimentent.
Un impact considérable sur le quotidien des Doualais
L’implémentation de ce nouveau dispositif sécuritaire ne manquera pas d’avoir des répercussions significatives sur la vie quotidienne des habitants de Douala. Si certains y voient une mesure nécessaire pour retrouver la quiétude, d’autres s’inquiètent des potentielles entraves à la libre circulation.
Amadou Nkodo, chauffeur de taxi rencontré au carrefour Ndokoti, partage son point de vue : « C’est sûr que ça va ralentir le trafic, mais si ça peut nous débarrasser des bandits, je suis pour. On en a marre de travailler la peur au ventre. »
De son côté, Marie Essomba, commerçante au marché central, exprime ses réserves : « J’espère que ces contrôles ne vont pas se transformer en racket organisé. On connaît la chanson avec certains agents peu scrupuleux. »
Un test grandeur nature pour la sécurité urbaine au Cameroun
Cette initiative audacieuse à Douala pourrait bien servir de modèle pour d’autres grandes villes camerounaises confrontées à des défis sécuritaires similaires. Le succès ou l’échec de cette opération sera scruté de près, tant par les autorités que par la population.
Le préfet Sylyac Marie Mvogo se veut rassurant : « Nous avons mis en place des mécanismes de contrôle stricts pour éviter tout dérapage. L’objectif est de restaurer un climat de sécurité propice au développement économique de notre belle ville. »
Reste à voir si cette approche musclée parviendra à réconcilier les impératifs de sécurité avec les libertés individuelles, un équilibre délicat mais crucial pour l’avenir de Douala et du Cameroun tout entier.
