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Le grand paradoxe ! Lagardère s’empare des duty free


Dans un coup de théâtre qui laisse perplexe, le gouvernement camerounais vient d’offrir sur un plateau d’argent la gestion des duty free des aéroports de Douala et Yaoundé au géant français Lagardère. Cette décision, qui semble aller à l’encontre des discours d’autonomie martelés ces derniers temps, soulève de nombreuses questions sur la réelle volonté d’indépendance économique du pays. 237online.com vous dévoile les dessous de ce contrat qui fait grincer des dents.

Un contrat en or pour Lagardère, une pilule amère pour l’économie locale ?

Le groupe français Lagardère Travel Retail, déjà présent dans plus de 40 pays, vient d’ajouter deux nouvelles plumes à son chapeau : les aéroports de Douala et Yaoundé. Ce contrat de 10 ans, présenté comme une aubaine pour la modernisation des infrastructures, soulève pourtant de sérieuses interrogations.

Sountou Bousso, porte-parole de Lagardère, ne cache pas sa satisfaction : « Ce partenariat nous permet de mettre notre expertise au service des aéroports camerounais ». Une expertise qui, faut-il le rappeler, a déjà été largement déployée dans 250 aéroports à travers le monde. Mais à quel prix pour l’économie camerounaise ?

L’indépendance économique : un vœu pieux ?

Cette décision intervient dans un contexte où le gouvernement camerounais ne cesse de clamer son désir d’autonomie, notamment vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale. Comme nous l’avions souligné dans un précédent article, cette rhétorique semble aujourd’hui se heurter à la réalité des faits.

Un économiste local, sous couvert d’anonymat, ne mâche pas ses mots : « C’est un pas en arrière pour notre souveraineté économique. Nous avions l’opportunité de développer nos propres compétences dans ce domaine, mais nous préférons les importer de l’étranger. »

Des promesses en l’air pour apaiser les critiques ?

Pour tenter de faire passer la pilule, les autorités mettent en avant les retombées positives de ce partenariat. Thomas Owona Assoumou, responsable des Aéroports du Cameroun (ADC), affirme que « Lagardère reversera 20 % des ventes des produits locaux, ainsi qu’une part du résultat net ».

Mais ces promesses suffisent-elles à justifier l’attribution d’un secteur aussi stratégique à une entreprise étrangère ? Beaucoup en doutent, rappelant les expériences passées où de tels accords ont souvent tourné au désavantage du Cameroun.

Un peuple conscient, mais impuissant ?

Ce qui frappe dans cette affaire, c’est le décalage entre la décision des autorités et la conscience collective du peuple camerounais. Nombreux sont ceux qui n’ont pas oublié le rôle trouble joué par la France depuis les indépendances.

On nous parle d’attractivité pour les touristes, mais à quel prix ? Nous bradons notre patrimoine et notre potentiel économique pour quelques miettes.

Vers une dépendance renouvelée ?

Cette décision soulève des questions cruciales sur l’avenir économique du Cameroun. En confiant la gestion de ses espaces commerciaux aéroportuaires à une entreprise française, le pays ne risque-t-il pas de perpétuer une forme de dépendance économique ?

Le contrat de 10 ans accordé à Lagardère pourrait bien être le symbole d’une opportunité manquée pour le Cameroun de prendre en main son propre développement. Alors que le pays regorge de talents et d’entrepreneurs capables de relever de tels défis, le choix d’une solution « clé en main » étrangère laisse un goût amer.

Par Christine Etoga pour 237online.com



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