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Bois : l’exploitation forestière en perte de vitesse à fin mars 2024, dans un contexte de surtaxation des exportations


(Investir au Cameroun) – Les activités dans la branche sylviculture et exploitation forestière au Cameroun ont progressé de 3,3% au premier trimestre 2024, en glissement annuel. Cette évolution, contenue dans le rapport sur les comptes nationaux publié le 29 août 2024 par l’Institut national de la statistique (INS), révèle cependant un ralentissement important par rapport au quatrième trimestre 2023. Au cours de cette période, souligne la même source, les activités dans ce secteur avaient enregistré un taux de croissance revisé de 11,8% (contre 12,2% dans le rapport du 7 mai 2024), révélant ainsi une décélération de 8,5% en trois mois.

L’INS n’explique pas les raisons de ce ralentissement des activités. Cependant, cette situation survient au moment où le gouvernement camerounais durcit les conditions d’exportation des produits issus de l’exploitation forestière. En effet, dans la perspective de l’interdiction des exportations des grumes, à implémenter progressivement par les pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA) et la RD Congo à partir de l’année 2025 (pour une entrée en vigueur totale de l’interdiction en 2028), le Cameroun a entrepris, depuis bientôt 10 ans, de surtaxer les exportations des bois en grumes et minimalement transformés (sciages).

À ce titre, sur la période de 6 ans allant de 2017 à 2023, par exemple, le gouvernement camerounais a fait passer le taux de droit de sortie des grumes de 17,5% à 60%. Calculette en main, ces revalorisations successives, contenues dans les différentes lois des finances, correspondent à une hausse globale de la taxation des exportations des grumes de 343% en valeur relative. Dans la loi de finances 2024, ce droit de sortie des grumes a été à nouveau revalorisé, passant de 60% à 75% de la valeur FOB de l’essence. Le même droit de sortie a évolué de 165% entre 2016 et 2023, selon les exploitants forestiers, en ce qui concerne les sciages issus de la première transformation du bois.

Cette mesure, selon les pouvoirs publics, vise à encourager principalement la 2e transformation du bois dans le pays. Ce qui nécessite de nouveaux investissements, dont le financement reste un défi, malgré les exonérations accordées par le gouvernement sur les équipements destinés à cette transformation.

BRM





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