(Investir au Cameroun) – En comparaison avec la même période en 2023, la production du ciment au Cameroun devrait être plus vigoureuse entre juillet et septembre 2024, selon le test prévisionnel de conjoncture de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac). « Au 3e trimestre de l’année 2024, la production de ciment se raffermirait en glissement annuel, en lien avec la mise en production d’une nouvelle unité d’un opérateur », analyse le document prospectif de la banque centrale des pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA).
En effet, le Premier ministre camerounais, Joseph Dion Nguté, a inauguré le 19 juillet 2024 dans la zone industrialo-portuaire de Kribi, dans la région du Sud, une nouvelle usine de production construite par la société Ciments du Portugal (Cimpor). Mais, de bonnes sources, cette unité de production, dotée d’une capacité annuelle d’un million de tonnes, a lancé ses activités depuis juin 2023, en mettant discrètement sur le marché son ciment 42.5 de la marque Powercem. Un nouveau produit de la même marque, le 32.5 cette fois-ci, a également été mis sur le marché au premier trimestre 2024.
Cimpor devient ainsi la 6e cimenterie du Cameroun, 9 ans après la fin du monopole des Cimenteries du Cameroun (Cimencam, 2,3 millions de tonnes avec la mise en service de la nouvelle ligne de Figuil). Cette filiale du conglomérat Lafarge Holcim Maroc Afrique (LHMA) avait alors régné sur le marché du ciment au Cameroun pendant 48 ans, avant l’arrivée de Dangote Cement Cameroun en 2015. Depuis lors, la cimenterie du milliardaire nigérian Aliko Dangote (1,5 million de tonnes) a été suivie par le Marocain Cimaf (1,5 million de tonnes avec la fin de l’extension ce mois de mars de l’usine de Douala) ; Medcem Cameroun (600 000 tonnes), filiale du Turc Eren Holding ; et Mira Company (1,5 million de tonnes avec la nouvelle ligne mise en service en juin 2022).
L’arrivée de ce nouveau cimentier sur le marché camerounais porte à 8,4 millions de tonnes les capacités de production du pays. De quoi couvrir la demande nationale, qui tourne officiellement autour de 8 millions de tonnes, et conquérir les marchés extérieurs. Au demeurant, malgré l’augmentation des capacités de production de ciment au Cameroun depuis 2015, le prix du sac de ciment de 50 kg est toujours jugé élevé, en comparaison avec les pays de même niveau. Pour preuve, même Cimpor, le nouveau-né du marché, s’est aligné sur les prix oscillant entre 5100 FCFA et 5 300 FCFA pour le sac de 42,5 de 50 kg dans les deux principales métropoles du pays.
Face aux plaintes des consommateurs, qui ne comprennent pas que les prix ne baissent pas malgré l’accroissement de la concurrence, les producteurs et le gouvernement excipent toujours les importations du clinker, qui augmente les coûts de production des industries. Même si, des fois, le gouvernement n’hésite pas souvent à soupçonner les producteurs d’une « entente illicite sur les prix ».
BRM
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