(Investir au Cameroun) – Le 30 juillet 2024, la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), l’institut d’émission commun aux six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA), a lancé au profit des banques une offre de liquidité d’un montant de 120 milliards de FCFA. L’enveloppe a été aussitôt happée par les établissements de crédit, dont la demande s’est élevée à 511 milliards de FCFA, soit plus de quatre fois l’enveloppe disponible, apprend-on du communiqué de clôture de l’opération.
Cette ruée des banques de la Cemac vers la liquidité mise à disposition par la Beac, observée depuis la reprise de ces opérations d’injection de liquidité au mois de juin 2024, témoigne d’un besoin de trésorerie chez les banquiers de la Cemac, après plusieurs mois d’austérité imposés par la banque centrale. En effet, depuis fin 2021, les établissements de crédit de la Cemac font face à une politique monétaire restrictive de la Beac, qui a pour but d’assécher leurs coffres-forts pour restreindre l’accès au crédit par les agents économiques.
C’est ainsi qu’après la hausse progressive des taux directeurs visant à durcir les conditions de refinancement des banques aux guichets de la banque centrale, la Beac a intensifié ses opérations de reprise de liquidité dans les banques. Elle a ensuite suspendu ses opérations d’injection de liquidité dans le circuit bancaire de la Cemac dès février 2023, et enfin lancé les émissions des bons de la Beac, qui sont des instruments dont le but est également d’assécher la liquidité bancaire. À la banque centrale, l’on justifie cette politique monétaire d’austérité par le dessein de combattre la proportion de 20% de l’inflation qui serait d’origine monétaire.
Cependant, à la faveur du recul des tensions inflationnistes observé dans la Cemac ces derniers mois, la banque centrale a entrepris de desserrer l’étau autour de la liquidité bancaire. Pour ce faire, elle a décidé, depuis le 11 juin 2024, de relancer ses opérations d’injection de liquidité dans les banques, avec des volumes de plus en plus importants, passant de 50, 65, 90, 165 voire 185 milliards de FCFA par opération.
Brice R. Mbodiam
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