Un incident d’une brutalité inouïe vient de secouer le bureau du Gouverneur de la Région du Nord à Garoua. Cette affaire met en lumière les dysfonctionnements profonds qui gangrènent l’administration camerounaise et soulève des questions cruciales sur l’état de droit dans le pays.
Une agression sauvage au cœur du pouvoir
Comme le rapporte 237online.com, le 4 juin 2024, Mme Fadimatou Ibrahima Yaya, employée au bureau du Gouverneur, a été violemment agressée par son supérieur hiérarchique, M. Ebouelé Eyango Pierre Fleury, Chef de Division des Affaires Économiques, Sociales et Culturelles.
« C’est comme si la barbarie avait pris le dessus sur la civilité au sein même de nos institutions », s’indigne Alain Garba, Chef service au Stade du CENAJES de Garoua. « Quand ceux qui sont censés nous gouverner se comportent ainsi, que reste-t-il de l’autorité de l’État ? »
Les faits : Un déferlement de violence inexcusable
L’incident s’est déroulé suite à une banale demande de congés :
- Convocation de Mme Fadimatou par M. Eyango
- Insultes proférées contre elle et son époux, un Colonel de l’armée
- Agression physique brutale, résultant en une mâchoire fracturée et des dents cassées
C’est un acte d’une violence inqualifiable, déclare Alain Garba. « Aucune circonstance ne peut justifier un tel comportement, surtout de la part d’un haut fonctionnaire. »
Un silence assourdissant des autorités
Le plus choquant dans cette affaire est peut-être l’inaction des autorités compétentes :
- Le Gouverneur Jean Abate EDI’I, informé, n’a pas réagi
- Aucune sanction administrative n’a été prise contre l’agresseur
- La victime a dû saisir elle-même le Tribunal de Première Instance de Garoua
Ce silence complice est une forme de violence institutionnelle. Il envoie un message désastreux à la population.
Une région au bord de l’explosion
Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large de tensions dans la région du Nord :
- Accusations récurrentes de corruption et de trafics illicites
- Ventes illégales de terrains et de domaines de l’État
- Sentiment croissant d’impunité des autorités locales
Un test pour l’état de droit camerounais
Cette affaire dépasse le simple cadre d’un conflit de travail. Elle pose des questions fondamentales sur :
- L’intégrité de l’administration publique
- L’indépendance de la justice
- La capacité de l’État à protéger ses citoyens
Ce scandale au bureau du Gouverneur de Garoua est bien plus qu’un simple fait divers. Il cristallise toutes les tensions et les dysfonctionnements qui minent l’administration camerounaise.
La population de Garoua, et au-delà, tout le Cameroun, attend maintenant de voir si la justice saura être à la hauteur. Car comme le rappelle un autre dicton : « Là où la justice tremble, c’est le peuple qui gronde. »