Après l’arrestation de Bruno Bidjang, le groupe L’Anecdote le lâche


La tension est à son comble au sein du groupe de presse camerounais L’Anecdote après l’arrestation controversée de l’un de ses journalistes, Bruno Bidjang. Dans un communiqué publié le 7 février, la direction du groupe se désolidarise des déclarations du reporter et annonce de sévères sanctions internes.

Le groupe L’Anecdote lâche Bruno Bidjang

Sans le nommer directement, le texte vise clairement Bruno Bidjang et ses récents propos jugés attentatoires « aux institutions républicaines ». On rappelle que le journaliste vedette est accusé par les autorités d’ »incitation à l’insurrection » après avoir critiqué la hausse des prix des carburants.

Dans son communiqué, le groupe L’Anecdote tient donc à « rappeler son attachement aux institutions de la République ». Comprendre : la ligne officielle de Yaoundé, que Bruno Bidjang a osé contester publiquement.

« Le groupe se dissocie de tout individu portant un discours contraire à cet idéal » assène encore le texte, laissant peu de place au doute quant au sort réservé au reporter emprisonné.

Des sanctions internes annoncées

Et le groupe L’Anecdote ne compte manifestement pas en rester aux déclarations d’intentions. Le communiqué prévient que « des conséquences » seront tirées, à l’issue d’une enquête interne ouverte par le président du groupe.

Sans préciser la nature exacte des sanctions, nul doute qu’elles seront exemplaires pour décourager toute nouvelle sortie de route éditoriale. Quitte à sacrifier Bruno Bidjang pour sauver la ligne prônée par Yaoundé ?

Une mise au pas générale du personnel exigée

Mais le groupe L’Anecdote ne s’arrête pas aux seul cas Bidjang. Dans une note de service assassine rendue publique le même jour, il est carrément « interdit à l’ensemble du personnel (…) de faire des analyses, des commentaires ou de donner leur avis sur des sujets d’actualité ».

La consigne est on ne peut plus claire : les journalistes du groupe n’ont pas à commenter l’actualité sans passer par la direction, sous peine cette fois d’un licenciement « pour faute lourde ».

De quoi définitivement mettre au pas les éventuels esprits frondeurs qui seraient tentés de suivre l’exemple de Bruno Bidjang. L’heure est manifestement à un verrouillage total de la communication, en interne comme en externe.

Cette mise sous pression sera-t-elle suffisante pour apaiser les tensions avec Yaoundé après le scandale Bidjang? Affaire à suivre…

Auteur : Arnaud Ngoulo pour 237online.com



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