Un coup de tonnerre politique ébranle la campagne présidentielle camerounaise. Joshua Osih, candidat du SDF, s’autoproclame le seul représentant légitime de l’opposition face à Paul Biya pour le scrutin du 12 octobre 2025. Dans un communiqué explosif publié le 6 août, il balaie d’un revers de main ses onze rivaux opposants. Mégalomanie ou stratégie calculée pour forcer l’unité?
Osih s’impose: Les 11 autres candidats priés de se ranger
L’audace a un nom: Joshua Osih. Le candidat du Front Social Démocrate ne fait pas dans la dentelle. « Parmi les onze autres candidatures validées, une seule incarne aujourd’hui une offre crédible de transformation », assène-t-il sans ciller. La sienne, bien entendu.
Cette sortie fracassante fait déjà grincer des dents dans les états-majors de l’opposition. « C’est du jamais vu. Osih se prend pour qui exactement? », s’interroge un cadre du MRC sous couvert d’anonymat. Mais le principal intéressé assume totalement.
Les mots choisis par Joshua Osih sont lourds de sens. Il dénonce « un simple jeu de chaises musicales entre acteurs du même système ». Traduction: ses concurrents opposants seraient des faux opposants, trop proches du pouvoir en place.
Face aux 43 années de règne de Paul Biya, Osih se présente comme l’unique alternative. Son argumentaire? Le SDF a lancé le multipartisme le 26 mai 1990. C’est donc à lui de finir le travail.
« Biya ou moi »: Le pari risqué de Joshua Osih pour octobre
La stratégie d’Osih est claire comme de l’eau de roche. Créer une polarisation binaire: lui contre Biya. Les dix autres candidats d’opposition? Des figurants selon sa logique. « Nous appelons le peuple camerounais et l’ensemble des leaders à se rallier massivement », lance-t-il.
Certains y voient un coup de génie politique. D’autres, un suicide électoral. « Joshua Osih vient de s’aliéner potentiellement des millions d’électeurs des autres partis d’opposition », analyse Jean-Baptiste Sipa, politologue à l’Université de Yaoundé.
Le timing interroge aussi. À deux mois du scrutin, cette autoproclamation risque de fragmenter encore plus une opposition déjà divisée. Cabral Libii, Maurice Kamto et les autres apprécieront moyennement.
Mais Osih mise sur l’effet bulldozer. Promettre la libération des prisonniers politiques, la paix au Nord-Ouest et Sud-Ouest, la relance économique. Bref, incarner seul le changement face au « système Biya ».
L’histoire jugera si cette autoproclamation était visionnaire ou suicidaire. Pour l’heure, Joshua Osih a réussi son coup: faire parler de lui et imposer son narratif dans la campagne. Reste à savoir si les électeurs suivront.
Osih peut-il vraiment gagner seul contre tous?

