Un tsunami politique déferle sur le littoral avec le soutien unanime des autorités traditionnelles. Les chefs Sawa ont officiellement déclaré leur soutien inconditionnel à la candidature de Paul Biya pour la présidentielle du 12 octobre 2025, lors d’une cérémonie solennelle au Palais de l’Unité. Cette mobilisation sans précédent des gardiens de la tradition pourrait faire basculer le vote dans les régions côtières. Calcul politique ou conviction profonde?
Les chefs Sawa derrière Biya: « Notre fils mérite 7 ans de plus »
L’image est forte, symbolique même. Ferdinand Ngoh Ngoh, ministre d’État et chef du chef de l’État, a reçu une délégation impressionnante des chefs Sawa venus sceller leur pacte avec le pouvoir. « Paul Biya est notre garantie de stabilité. Il mérite notre soutien total », a déclaré le porte-parole de la délégation.
Cette alliance n’est pas anodine. Les chefs Sawa représentent près de 2 millions d’électeurs potentiels dans le Littoral et le Sud-Ouest. Un réservoir de voix crucial pour le scrutin d’octobre.
Le timing est parfait. Alors que l’opposition se déchire avec les rejets de candidatures, le RDPC consolide ses bases traditionnelles. « C’est un message fort envoyé aux indécis », analyse un cadre du parti présidentiel à Douala.
La cérémonie au Palais de l’Unité était minutieusement orchestrée. Tenues traditionnelles, discours enflammés, promesses de mobilisation. Rien n’a été laissé au hasard.
Le Ngondo 2025 transformé en machine électorale pro-Biya
Le festival Ngondo, événement culturel majeur des peuples Sawa, prend cette année une coloration politique assumée. Les chefs traditionnels ont clairement affiché leur camp lors de la dernière édition.
« Nous sommes avec celui qui respecte nos traditions et développe nos régions », martèle un chef canton du Wouri. Le message est clair: Biya a l’onction des ancêtres.
Cette instrumentalisation du Ngondo fait grincer des dents. Certains jeunes Sawa dénoncent une « récupération politique » de leur patrimoine culturel. Mais les chefs balaient ces critiques d’un revers de main.
Les promesses gouvernementales pleuvent sur le littoral. Nouveau port en eau profonde, infrastructures routières, projets industriels. Le prix du ralliement? « C’est gagnant-gagnant », sourit un notable de Bonabéri.
L’opposition côtière est sonnée. Sans le soutien des chefs traditionnels, difficile de mobiliser dans les villages. Les chefs Sawa viennent de verrouiller l’électorat traditionnel.
Cette démonstration de force intervient à un moment stratégique. Le pouvoir montre qu’il contrôle encore les leviers traditionnels du pouvoir, malgré les contestations urbaines.
Les chefs Sawa peuvent-ils vraiment livrer 2 millions de voix à Biya?

